La CEDEAO a, au cours de son Sommet extraordinaire, recommandé la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée, dont l’actuel occupant du perchoir, un remembrement rapide de la Cour Constitutionnelle, conformément aux dispositions constitutionnelles du Mali, la mise en place rapide d’un Gouvernement d’Union Nationale avec la participation de l’opposition, notamment le M5-RFP et de la Société civile. Elle a également proposé la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès et des blessés les 10, 11 et 12 juillet 2020 ainsi que les destructions des biens publics et privés.
Engagé dans la résolution de la crise malienne, le CSDM estime que ces recommandations de la CEDEAO sont des arrangements institutionnels. » Nous ne voulons pas un tripatouillage constitutionnel, ni des arrangements institutionnels de la part de la CEDEAO « , a fait savoir son président Mohamed Chérif Haïdara, président du CSDM.
Selon lui, le problème malien est interne et la solution ne peut venir de l’extérieur. Car, ditil, notre pays dispose d’une Constitution qui doit être respectée. » Le président de la République doit réunir les Maliens autour d’une table de négociation et former un gouvernement d’union nationale « .
Il a, par ailleurs, demandé au président de dissoudre l’Assemblée nationale. Pour le CSDM, la résolution de la crise malienne passe par la dissolution de cette institution.
« Nous demandons au Président de la République d’appliquer l’article 50 de la Constitution en dissolvant l’Assemblée nationale et en organisant de nouvelles législatives. Une fois que cela est fait, le Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques pourrait revoir, peut-être, sa position « , a-t-il martelé.
Toutefois, il a précisé que son organisation n’est pas favorable au départ du président de la République. » Nous ne sommes pas pour la démission de la première institution de la République. La solution à notre problème est entre les mains de son président démocratiquement élu pour un mandat de cinq ans « , a-t-il précisé.
Le Président du CSDM a aussi profité de l’occasion pour appeler les Maliens à prendre en considération les propositions de la CEDEAO supportées par la communauté internationale. Selon lui, il serait injuste de dire à celle-ci qu’elle n’a pas à s’impliquer dans la résolution de la crise malienne, dans la mesure où la majorité du personnel de la MINUSMA provient de la CEDEAO.
La MINUSMA, rappelons-le, compte à ce jour plus de 200 casques bleus tués au Mali et la France plus d’une quarantaine de soldats morts sur notre sol.
Abdoul DEMBELE
Source : l’Indépendant