Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Décret migratoire : Trump met « un partenaire de lutte contre le terrorisme » sur sa blacklist

Et de trois. Donald Trump vient d’ajouter la Corée du Nord, le Venezuela et le Tchad dans la blacklist du décret migratoire. Une décision que le président américain tente de justifier en ces termes sur son compte twitter : « Rendre l’Amérique sûre est ma priorité numéro un. Nous n’admettrons pas dans notre pays ceux que nous ne pouvons pas bien contrôler ».

Donald Trump president usa amerique

Le Soudan, l’un des six pays musulmans visés par le premier décret migratoire, a été retiré de la liste. L’Iran, la Libye, la Syrie, la Somalie et le Yémen sont rejoints par trois autres pays dans ce nouveau décret : la Corée du Nord de Kim Jong-un, le Venezuela de Nicolas Maduro et le Tchad de Idriss Deby. Avec le Venezuela et la Corée du Nord, l’on pourrait être tenté de dire, que le présent décret ne vise pas particulièrement les pays musulmans. D’ailleurs Washington a été on ne peut plus clair là-dessus « La religion, ou la religion d’origine des ressortissants ou de leur pays, n’a pas été un facteur de restriction ».

Si l’on savait les relations tendues entre Washington et Pyongyang notamment avec les multiples essais d’armes nucléaires du pays le plus militarisé au monde, l’on était loin de se douter que Ndjamena serait dans le viseur de la Maison Blanche. Surtout après les multiples initiatives prises par le président Deby depuis 2014 pour lutter contre la secte Boko Haram, au Cameroun et au Nigéria.

Même si restriction il y a, la maison blanche est obligée de reconnaitre en ce pays « un partenaire important et de valeur pour le contre-terrorisme ». Mais pourquoi cette « sanction », serait-on tenté de nous interroger ? Soulignons au passage que le président Déby était absent de l’Assemblée générale de l’ONU et de la réunion des pays du G5 Sahel à New York.

Sur le plan socio-politique, la disparition des militaires et policiers lors de l’élection présidentielle de 2016 a porté un coup dur à la popularité de Idriss Déby, alors que ses pairs se tournaient les pouces dans un attentisme incompréhensible. Aussi futé qu’un renard du désert, le président tchadien est vu par ses partisans comme un as du renseignement. N’avait-il pas affirmé en mars 2015 savoir où se terre le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, et ses hommes ? Même si deux ans après, le leader de la secte islamiste court toujours, le Tchad a ce mérite d’avoir mobilisé les Etats et provoqué ce déclic chez les Etats dans la lutte ce groupe terroriste.

En tant donc que chef de file des bourreaux de la secte Boko Haram, Déby aurait-il des informations convoitées sans succès par les Etats-Unis d’Amérique ? Pourquoi avoir un pays si stratégique au sein du G5 dans son viseur ? Donald Trump attend-t-il de voir des résultats concrets de la force du G5 Sahel avant de considérer le Tchad comme un pays « fréquentable » ? En attendant de trouver des réponses à ces interrogations, espérons que, ce décret n’influera pas sur la qualité et la quantité des moyens que la communauté internationale compte mettre à la disposition des cinq pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) engagés dans le combat ?

Pour ce qui est du Venezuela, Maduro ne s’est certainement pas attiré les bonnes grâces du président Trump (le contraire aurait surpris) avec la crise sociopolitique qui a fait des centaines de morts dans le pays. D’ailleurs, c’est sans doute pour cela que l’interdiction d’entrée sur le territoire américain ne concerne que les membres de plusieurs gourous du gouvernement ainsi que leurs familles. Tout comme Pyongyang, Caracas, selon l’administration Trump, ne se « conforme pas à ses exigences en matière de sécurité. Or, selon le locataire de la Maison blanche, son devoir est de « protéger la sécurité et les intérêts des Etats-Unis et de leur peuple ».

D’ailleurs, n’avait-il pas déclaré dans son discours d’investiture ceci « Nous cherchons l’amitié et la bienveillance des autres nations du monde entier mais nous le faisons en restant conscients du fait que toutes les nations ont le droit de privilégier leurs propres intérêts. Nous ne souhaitons imposer notre mode de vie à personne mais nous voulons qu’il brille comme un exemple ». De quel exemple parle-t-il ? Celui d’une Chef d’Etat qui s’enlise dans la politique d’une discrimination religieuse qui sonne comme un affront à la Constitution américaine ?
En attendant, la balle est dans le camp de la Cour suprême qui devra examiner à partir du 10 octobre prochain, la constitutionnalité de ce décret anti-migratoire.

H.F.B.
Lefaso.net

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance