Après cette crise, le colonel Gamou est nommé à la présidence de la République, en qualité de chef d’Etat-major particulier adjoint. Il est nommé au grade de colonel-major, à la suite des dernières promotions (en grade) intervenues au sein de l’armée.
Cet officier de la tribu des Igmaden, qui a aussi servi au Liberia dans le contingent malien, a toujours fait preuve d’un engagement sans faille à défendre le drapeau national et à honorer son serment d’officier.
Cependant, Gamou fait aussi l’objet de critiques. Certains l’accusent d’entretenir une milice à Kidal, d’autres affirment qu’il n’a jamais accompli une mission d’éclat, lorsqu’il était sur le terrain. Il balaie du revers de la main ces accusations, et bénéficie de la confiance de ses chefs, précisément du chef suprême des armées.
Il était alors l’officier le mieux indiqué pour cette nouvelle mission (le retour des soldats de la Libye) qui s’avère délicate. A Kidal, Gamou est en terrain connu. Il a l’avantage de connaître aussi beaucoup d’acteurs (locaux et revenants) de la scène.
Pour El Hadj Gamou, la situation est simple : « En réalité tous ceux qui sont venus n’étaient pas retournés dans l’intention de créer des problèmes. Ils ont été suffisamment traumatisés par ce qu’ils ont vécu en Libye pour vouloir tenter une aventure au Mali. Parmi eux, certains sont encore sous le choc. Ils ont tout abandonné en Libye : familles, femmes, enfants et biens. Croyez-vous qu’ils sont prêts à se créer d’autres problèmes ici? ».
Et parmi ces soldats, il y a même des Libyens qui ont suivi ceux d’origine malienne. Les Libyens ont fui leur pays et les combats pour se retrouver au Mali. Certains d’entre eux veulent même repartir en Libye, mais seraient habités par la peur.
Source: L’Aube