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Daouda Traoré, secrétaire général du syndicat Sotema-Malitel : « Nous demandons l’application stricte des textes qui ont prévalu à la privatisation »

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Rien ne va plus entre les travailleurs de la Sotelma-Malitel et leurs responsables. Mécontent de la gestion des affaires (paiement des 10% des actions) depuis la privatisation de la SOTELMA, le syndicat des télécommunications de la société SOTELMA-MALITEL, a observé un sit-in mardi dernier, devant la direction générale de Malitel, sise au quartier du fleuve près de la BCEAO. Ce syndicat ne demande rien d’autre que les 10 % des actions promis aux travailleurs par les autorités lors de la privatisation de la société. C’était sous la houlette du son secrétaire général, Daouda Traoré, 1er secrétaire général adjoint du SYNAPOSTEL et 1er secrétaire aux revendications du Bureau national de l’UNTM. Lors de ce sit-in, il a bien voulu répondre à nos questions

Le Pouce : Pourquoi ce sit-in ?

Daouda Traoré : Ce sit-in est la suite logique d’une série d’actions que nous avons commencées il  y a plus de  4 ans, depuis la privatisation de la Sotelma. Dans les documents de la privatisation, il est dit que l’Etat doit céder 51% au partenaire stratégique, 10 % aux travailleurs, 19% au grand public malien et conserver 20%. Nous sommes au regret de constater que depuis plus de 4 ans ce document signé  reste encore dans les tiroirs. Pendant ce temps, l’Etat a vendu les 51%.  On a compris que c’était pour que l’Etat puisse avoir de l’argent. Nous nous sommes battus aux cotés de l’Etat pour faire partir plus de 610 personnes à la retraite en espérant avoir nos actions. Il y a deux semaines de cela que nous avons commencé à mener des actions concrètes de revendication. Mais, depuis le mois de décembre dernier, nous avons commis un avocat qui est en négociation avec les autorités. Aucune avancée à ce jour. Nous avons  décidé de passer à la vitesse supérieure, en demandant à l’avocat de faire une saisie conservatoire sur l’ensemble des comptes Sotelma, qui appartiennent à l’Etat et à Maroc télécom, qui sont les deux signataires du pacte d’actionnaire. Dans ce pacte, la part qui nous revient est claire. Nous tardons à l’’avoir. Malgré cette saisie conservatoire, il y a des banques marocaines qui continuent à tourner, après qu’elles aient été alertées et que la saisie leur ait été notifiée. Il s’agit notamment de la BIM SA et de la BDM sa. Si jamais nous ne rentrons pas en positions de nos droits (10%), nous envisageons d’engager d’autres actions.

Avez-vous rencontré votre ministre de tutelle ?

Nous avons rencontré le ministre à maintes reprises. Une commission  a été mise en place et a travaillé auprès du ministre en 2013 et ce,  pendant 8 mois. Un rapport a été élaboré et n’a jamais été validé. Le ministre sortant a reçu deux correspondances officielles de notre avocat. Aucune suite ne leur a été réservée par le ministre. Nous estimons que nos attentes n’ont pas été comblées à ce niveau. Nous faisons confiance en nos autorités, notamment le président de la République et  son Premier ministre. Nous leur demandons de voir notre situation. Nous sommes prêts à défendre nos intérêts à n’importe quel prix. Nous ne demandons que l’application stricte des textes qui ont prévalu à la privatisation.

Avez-vous le soutien de tous vos camarades du syndicat ?

A la date d’aujourd’hui, nous sommes à 6128 travailleurs repartis sur l’étendue du territoire malien. Ce ne sont pas seulement les travailleurs actifs, mais les retraités sont aussi concernés. Aujourd’hui, seuls les travailleurs actifs sont là. Dans les jours à venir, s’il n’y a pas eu gain de cause, les retraités viendront se joindre à nous.

Au cas où  les autorités ne réagissent pas, qu’allez-vous faire prochainement ?

C’est une alerte que nous sommes en train de donner aujourd’hui. Si les autorités ne réagissent pas, comme les Marocains sont venus dans le cadre de la privatisation,  nous demanderons que cette privatisation soit suspendue. D’abord, parce que l’autre partie n’a pas été exécutée. Et nous allons refuser l’accès des Marocains à nos sites, parce que nous sommes l’artisan principal. Si  la privatisation est suspendue, ceux qui sont arrivés dans ce cadre seront mis à l’écart en attendant que les choses rentrent dans l’ordre.

 

Un appel ?

Nous lançons un cri de cœur à nos autorités. Si vraiment le slogan de IBK, c’est « Le Mali d’abord », nous, nous sommes des Maliens, nous tenons à être  rétablis dans nos droits et dans le plus bref délai.

Propos recueillis par Dramane Coulibaly

 

SOURCE:Le Pouce

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