DÉCRYPTAGE – L’armée n’est pas en mesure de mener seule cette guerre immatérielle.
Les militaires refusent d’être tenus pour seuls responsables des échecs de la France dans la guerre d’influence. L’expérience malienne leur en a appris beaucoup. L’opération Barkhane s’est achevée au Mali sans victoire face à une menace djihadiste qui reprend de l’ampleur, chassée par le pouvoir malien qui a fait de la France son bouc émissaire, remplacée par la Russie qui étend son emprise, ou encore par la Chine ou la Turquie qui prennent pied en Afrique. «Certains ambassadeurs sont plus visibles que les nôtres», soupirait un très haut gradé au début de l’été en s’inquiétant des offensives menées par Pékin, notamment, pour séduire le continent. L’ombre diplomatique de Moscou est elle aussi pointée du doigt ainsi que le rôle des mercenaires du groupe Wagner, rompus aux manipulations de l’information. «Ils sont implantés et désinhibés», poursuivait l’officier.
Une lutte a commencé, que l’armée française ne voudrait pas perdre. «Il est indispensable de développer nos capacités d’influence…lefigaro.fr