Pour la première fois, l’Algérie participe aux exercices militaires Vostok, qui se déroulent à l’extrême est de la Russie continentale, sur les rives de la mer du Japon et de la mer d’Okhotsk. L’Armée nationale populaire algérienne a confirmé qu’elle prévoyait d’envoyer une centaine de personnes en uniforme à ces exercices, auxquels participent les plus proches alliés du Kremlin.
Les manœuvres devraient impliquer plus de 50 000 militaires, dont environ 10 000 des forces armées chinoises. Outre la Russie ,pays hôte, et l’Algérie, , l’Inde, la Chine, l’Arménie, le Kazakhstan, la Syrie, le Nicaragua, le Laos, la Mongolie, l’Azerbaïdjan, le Belarus, le Tadjikistan et le Kirghizstan y participeront également. Les exercices permettront de tester les capacités d’organisation et de coordination de ces différentes forces dans le cadre de simulations défensives et offensives. Outre les systèmes d’armes des unités participantes (véhicules de combat d’infanterie, transports blindés, pièces d’artillerie), 140 moyens aériens et 60 navires de guerre seront présents.
Les manœuvres devraient être de grande ampleur, même si la guerre en Ukraine empêche la Russie de réitérer l’exploit de Vostok 2018, pour lequel le commandement militaire de Moscou avait mobilisé 300 000 militaires, soit près d’un quart de son personnel actif total cette année-là.
Selon le blog de défense maghrébin MenaDefense, les militaires algériens sont confrontés à l’intéressant défi de travailler dans un environnement multinational très varié et dans un scénario qui ne leur est pas totalement familier, à savoir les opérations amphibies dans le Pacifique.
Le régime militaro-politique algérien démontre une fois de plus sa proximité avec Poutine et sa confiance en Moscou dans le domaine de la défense. Avec les manœuvres anti-terroristes prévues en novembre 2022 dans le secteur militaire 3, à 50 km du Maroc, l’Algérie poursuit sa tendance de soutien à la Russie. Diverses voix au sein de la communauté internationale espéraient que la visite de Macron à Alger limiterait l’influence russe sur le gouvernement Tebboune. Le bilan du président français est remis en cause avec l’arrivée des troupes algériennes à Vladivostok, jeudi.
La Russie doit mettre les bouchées doubles en Algérie, son principal allié en Afrique du Nord, grâce auquel elle a pu pénétrer au Sahel, notamment au Mali, pays avec lequel l’Algérie partage une frontière poreuse.
L’Algérie rejoint ainsi la série de manœuvres militaires qui se déroulent dans le Pacifique depuis la visite de Nancy Pelosi dans la région et son arrêt controversé sur l’île de Taïwan. Après la visite du président de la Chambre des représentants, la Chine a appelé à de grandes manœuvres et à des déploiements de missiles dans la région. C’est maintenant au tour de la Russie de lancer le Vostok 2018 juste devant les îles les plus au nord du Japon. À certains endroits, les côtes japonaises et russes ne sont séparées que par 250 km.
Les analystes internationaux se demandent si l’Algérie a définitivement franchi le point de non-retour dans ses relations internationales ou si elle reste dans le “Carrefour” géopolitique entre l’Est et l’Ouest, un Carrefour aux chemins de plus en plus éloignés depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Depuis 2019, l’Algérie dépend à 81 % des importations militaires russes pour équiper ses forces armées. Elle est depuis devenue le troisième client du secteur russe de la défense, après la Chine et l’Inde.
Source: https://atalayar.com