Le président Cyril Ramaphosa s’est plié à son grand oral annuel. Il a délivré son discours sur l’état de la nation devant le Parlement, au Cap, jeudi 13 février. Lui qui avait promis une « nouvelle aube » pour le pays, après avoir succédé à Jacob Zuma à la tête de l’ANC il y a deux ans, se retrouve désormais face à une situation économique compliquée.
Avec notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès
Les députés du parti d’opposition des Combattants pour la liberté économique (EFF) ont tenu à lui faire comprendre que la lune de miel était terminée en chahutant la séance comme ils le faisaient sous Jacob Zuma, réclamant la démission du ministre des Entreprises publiques et le départ de l’hémicycle de l’ancien président Frederik de Klerk.
Cyril Ramaphosa a dû attendre le départ des députés de l’EFF après une suspension de séance pour pouvoir s’exprimer dans le calme. Il a rapidement abordé le point qu’attendaient le plus les citoyens et les investisseurs : la fin du monopole de production d’électricité de la compagnie publique Eskom.
« Nous prenons des mesures pour augmenter la capacité de production en dehors d’Eskom, grâce aux énergies renouvelables, au gaz naturel, à l’énergie hydraulique, aux batteries, et au charbon. Nous allons aussi permettre aux municipalités de se procurer leur propre électricité auprès de producteurs indépendants. »
Sans se voiler la face, le président a reconnu que les résultats économiques n’étaient pas au rendez-vous, avec un chômage juste en dessous des 30%. Cyril Ramaphosa entend cibler en priorité les jeunes, en leur dédiant un plan sur 5 ans.
Le chef de l’État a aussi tenu à souligner des nouvelles positives, comme la construction d’une ville intelligente, ou la libéralisation du commerce du chanvre et du cannabis thérapeutique. Il a aussi annoncé la création de nouveaux outils financiers.
« Nous avons décidé de créer un fonds souverain, afin de préserver et de faire fructifier les richesses de notre nation. Et nous allons aussi mettre sur pied une banque d’État, pour permettre à tous les Sud-Africains de pouvoir accéder aux services financiers. »
Ces annonces seront davantage détaillées dans deux semaines par le ministre des Finances, qui devrait présenter son budget devant ce même Parlement.