Au Mali, principalement dans la tradition Soninké, le jour du mariage, en fin de soirée, la mariée est soumise à un bain rituel pour se purifier, en vue de la cérémonie nuptiale. Ce rituel puise ses sources dans des traditions ancestrales et enrichit le mariage tout en lui conférant un cachet particulier. Aujourd’hui, malgré la menace de la modernité, cette particularité et cette authenticité sont conservées et perpétuées de génération en génération.
Pour commencer le bain purificateur, la future mariée est entourée de femmes qui lui sont proches, comme sa Demba(marraine). Cette cérémonie solennelle, organisée en fin de soirée dans la concession paternelle, consiste à la purifier avant de la conduire chez son mari. Au moment de la laver, on la fait tourner trois fois sur elle et la 4e fois, elle s’assoit sur un mortier troué. Selon une vieille dame (la personne qui reste aux chevets de la mariée Maniabaga) le fait de l’installer sur le mortier signifie tout simplement qu’elle doit être sage, humble et très calme. Cette purification, selon d’autres, la protège des mauvaises langues et la rend psychologiquement apte à affronter un entourage familial différent du sien.
« La cérémonie est accompagnée par les chants et les danses de ses mères, tantes, sœurs et amies pour l’inciter à rester dans sa nouvelle demeure. À la fin de la bénédiction religieuse, on lui enlève les vêtements trempés pour la couvrir de blanc avec des habits traditionnels et un voile symbolique », explique l’experte. Ce voile aussi a son importance et joue un très grand rôle dans la vie de la mariée, explique Bakary Camara, traditionaliste.
« Le dos tourné et, avec son pied, elle donne un coup au mortier pour le faire tomber. Elle est désormais prête à affronter les réalités de la vie de couple », ajoute-t-il. La nouvelle mariée est ensuite accompagnée chez son époux et chaque pas est accompagné de chanson significative jusqu’à ce qu’elle rejoigne la chambre nuptiale.
Bintou Diawara
Source : Mali Tribune