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Culture Bwa : Le conte, une thérapie par le rire

Dans la société Bwa, le conte était conté aux enfants par le sage, le père ou la mère le soir avant d’aller au lit. «Nous avions ainsi beaucoup de matières à rêver… Il était raconté soit en famille, soit à la place publique », a commenté Jean Martin Dakouo, conteur et conférencier. C’était à la faveur d’une conférence de presse le 6 avril 2019 à la Pyramide du souvenir de Bamako où a été annoncée la tenue d’une soirée de contes Bwa dans le même jour.

Dans le conte, a poursuivi Jean Martin Dakouo, on retrouve des éléments de la philosophie Bô comme l’organisation sociale horizontale.

En effet, chaque composante de la société a une place de choix et contribue au bien être sociale. Il y a aussi l’expression de certaines sagesses  toujours se méfier, voire se poser des questions, quand on vous fait d’innombrables cadeaux car l’être humain fait très peu de chose sans intérêt.

Chez les Bwa, l’éducation est physique et morale, le verbe à une place importante, une partie de cette éducation se fait par conte. «On a longtemps pensé que faire beaucoup d’enfants facilitait les travaux champêtres, notre histoire nous enseigne, pour les esprits éclairés, qu’autant de bras au travail font autant de bouches à nourrir», a fait savoir Jean Martin.

Le conte rend toujours justice à la fin, cette justice qu’elle soit humaine, qu’elle soit divine, répare les injustices. « Certains disent du conte qu’il est un récit imaginaire, dépourvu de toute réalité… chez les Bwa, il est le reflet de la société, tout comme le conte rend justice », a raconté le conférencier.

Le conte est non seulement porteur d’un message, d’une sagesse, d’une philosophie. Mais selon Jean Martin, « il se veut aussi une thérapie par le rire et les chants. Plus le conteur est doué, plus il peu embellir son récit de telle sorte à maintenir l’attention de son auditoire focalisé sur son récit», a affirmé le conférencier.

Si le Bwa est aujourd’hui considéré comme un modèle, le conte a joué un rôle important pour cela, a déclaré Pierre Dakouo, le président de « Synergie Bwa », une association de jeunes Bwa. Synergie Bwa a donc entrepris de revaloriser ces contes qui ont animé la jeunesse de la plupart des cadres Bwa vivant loin de leur terroir, dans des villes parfois différentes de leurs lieux d’enfance.

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain

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