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Crises des Aigles: les regards tournés vers Koulouba ?

L’incarcération du président de la fédération malienne de football, Mamoutou TOURÉ dit Bavieux, pour « atteinte aux biens publics, faux et usage de faux, et complicité » pour des faits de corruption présumés depuis plusieurs mois laisse un grand vide et un dysfonctionnement qui ne dit pas son nom au sein du Comité exécutif. Cette absence indéterminée du président couplée à une gouvernance controversée risque de plonger notre sport roi dans une crise sans précédent si les autorités restent en spectateurs.

Selon plusieurs observateurs du football malien, notamment des anciens joueurs de l’équipe nationale comme Brahim Thiam et Mohamed Sissoko, le comité exécutif a déjà montré ses limites.

Si leurs cris de cœurs n’ont pas été suivis d’effet, les récentes rébellions au sein de l’équipe nationale leur donnent entièrement raison.

A cause de cette mauvaise gouvernance, plusieurs joueurs de l’équipe nationale du Mali ont annoncé la décision de boycotter la sélection, en solidarité avec leur capitaine Hamari Traoré, suspendu par la fédération après la publication d’une tribune critiquant courageusement la gestion du football malien (mauvaise gestion et manque de professionnalisme des dirigeants). Ils ont publié sur les réseaux sociaux un message pour marquer leur solidarité avec leur coéquipier.

« Nous, le collectif des joueurs de l’équipe nationale, portons à la connaissance de la fédération que nous nous mettons en retrait de l’équipe nationale jusqu’à la levée de sa suspension », ont-ils fulminé dans une déclaration relayée par Amadou Haïdara (le joueur malien du RB Leipzig), Mohamed Camara (Monaco), Boubacar Kouyaté ou Modibo Sagnan (Montpellier)… « Nous notifions que toutes les décisions précédentes ont été prises par l’ensemble des joueurs et non par la personne de Hamari Traoré », ajoutent-ils.

Oubliant parfois ses prérogatives, le comité exécutif de la Femafoot est sans cesse dans des conflits de positionnement pour la quête d’un électorat présumé entièrement soumis à sa cause, selon les observateurs.

En raison de sa gouvernance critiquée, c’est une guerre perpétuelle qui oppose le comité exécutif de la Femafoot à presque toutes ses composantes (clubs, Sous districts, districts, Ligues Régionales, groupements sportifs et maintenant l’Équipe nationale senior).

Ainsi, certains présidents de ligues régionales, de clubs et de districts de football sont constamment en conflit d’opposition et d’autres sont remplacés de force par suite de « putsch électoral ».

La loi du plus fort étant la meilleure, c’est le comité exécutif qui sort toujours gagnant. Car dans ce régime d’oppresseur, il n’y a que deux options envisageables : soit tu te plies à leurs désirs et volontés, soit tu es contre eux et ils te rendent à néant.

« C’est d’ailleurs ce qui explique leurs acharnements contre les joueurs de l’équipe nationale qui leur font actuellement opposition. C’est aussi ce qui explique la campagne de dénigrement et d’intoxication à l’encontre de ces joueurs que certains médias de la place traitent d’indigne et d’apatride, en ignorant délibérément le motif de leur lutte annoncé par suite du communiqué commun le 21 juin dernier », déplore un observateur.

Selon lui, la mauvaise gouvernance au sein du football malien se traduit également par la pléthore de recours au niveau du tribunal arbitral du sport (TAS).

L’incarcération du président de la fédération malienne de football, Mamoutou Touré dit Bavieux, laisse un grand vide et un dysfonctionnement qui ne dit pas son nom au sein du comité exécutif. Il a été inculpé, en compagnie de quatre autres personnes, pour « atteinte aux biens publics, faux et usage de faux, et complicité » pour des faits de corruption présumés quand il occupait les fonctions de directeur administratif et financier de l’Assemblée nationale, entre 2014 et 2020.

Cette absence du président de la Femafoot se fait déjà sentir dans le fonctionnement du comité exécutif et la bonne organisation des matchs des Aigles.

Par patriotisme, le président devrait démissionner pour donner la chance à une autre personne de présider aux destinées de notre sport roi. A défaut de cet acte, les autorités doivent prendre les choses en main pour éviter le pire car les récentes rebellions des joueurs de l’équipe nationale n’augurent pas un avenir meilleur pour notre football.

Les derniers matchs des Aigles à Bamako et à l’extérieur se sont déroulés dans des conditions difficiles avec un bilan peu reluisant.  Le manque de professionnalisme, le clientélisme et le favoritisme sont régulièrement dénoncés sans suite.

Les regards sont désormais tournés vers Koulouba pour trancher cette impasse qui n’a que trop duré.

Si le comité exécutif veut vraiment laisser le Mali du football jouir de sa souveraineté, il doit librement déposer le bilan en convoquant une nouvelle assemblée générale à laquelle Bavieux et certains de ses lieutenants ne seront pas candidats.

Il y va de l’avenir du football malien.

Par Abdoulaye OUATTARA

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