Cette stratégie qui consiste à renvoyer le M5-RFP devant la majorité présidentielle n’est qu’un artifice pour gagner du temps. Elle aurait pu s’avérer payante si le locataire de Koulouba n’avait à faire à plus futés que lui, à savoir l’Imam Dicko et son mentor, le respectable et influent Chérif de Nioro. Nous disons respectable et influent Chérif pour la simple et bonne raison que le Chef de l’Etat et même son PM saute toujours dans l’avion pour aller le supplier ou demander des conseils.
Il n’est pas bon de renvoyer la délégation du M5-RFP devant ceux que ces derniers considèrent comme les responsables du désarroi actuel du peuple malien. Cette prétendue majorité présidentielle est pilotée dans bien des cas par ceux qui mangent à tous les râteliers. Ils sont connus et tous osent s’afficher à la télévision. Ils occupent sans vergogne les antennes radio. Pour eux, l’essentiel est de manger, peu importe l’origine du plat. Ces gens-là n’ont aucune audience auprès d’un peuple meurtri, affamé et au bord du désespoir.
Ils vous parleront de légalité et de non de légitimité. La loi est faite et défaite par les hommes à volonté. La légitimité est ce que le peuple veut à une certaine période. Moussa Traoré comme Blaise Compaoré disposaient de cette légalité, ce qui ne les a pas empêchés de quitter le pouvoir. C’est dire qu’il est plutôt sage d’écouter le peuple à un moment crucial de la vie d’une nation. Même si le peuple ne dispose de légalité, il a les moyens de de plonger le pays dans le chaos. Nul ne souhaite une telle situation pour son pays.
Le Mali à l’heure actuelle a plutôt besoin de sérénité pour relever les défis. Le nord et le centre échappent au contrôle des pouvoirs publics. Les affaires de détournements de deniers publics ne se comptent plus. Le vote du citoyen est détourné sans aucun remord pour affermir son pouvoir. Que reste-t-il au peuple ? De quoi une majorité acquise frauduleusement peut-elle se targuer ?
Le mal est clairement diagnostiqué. Il s’agit maintenant de lui appliquer la thérapie adéquate. Cependant, nous nous empresserons d’avertir qu’il faut, malgré la gravité, conjurer la violence et privilégier la raison. Il revient à chaque camp d’étouffer la vanité, l’orgueil et surtout la soif du pouvoir pour ne songer qu’au bonheur d’un peuple qui a tant souffert.
Nando