Dans une lettre ouverte, le militant du M5 plaide pour la cause du pays, demandant à ces organisations internationales d’écouter et de comprendre le peuple. Ce, pour « mieux l’accompagner ». 7 ans durant, ce régime d’IBK s’est illustré par les dérives les plus improbables et les plus inacceptables dans le concert des Nations, argue-t-il, indigné de voir des citoyens qui osent défendre le régime (CFR). Des principes universels des libertés et des droits humains enseignent, selon lui, que « lorsque les lois de la république sont violées par les gouvernants, l’insurrection ou la désobéissance civile est, pour le peuple et pour chaque fraction du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des biens ».
Au-delà de la gestion « hasardeuse » de la crise protéiforme du pays, scande-t-il, IBK s’est fait le « chantre » des violations récurrentes d’engagements internationaux, de lois, et de la constitution du pays. Cela, dit-il, via le refus d’appliquer à temps l’article 39 du statut des enseignants ; la prorogation anti constitutionnelle des mandats des députés, le refus de négocier avec des rebelles à temps, le non-respect des résolutions de la conférence d’entente nationale et du Dialogue national inclusif, voire l’érection de la mal gouvernance comme mode de gestion dans toutes les sphères de la vie malienne (sécurité et défense, l’école, l’eau potable, l’électricité, routes, marchés publics, intrants agricoles, etc. pour le seul but d’en tirer l’intérêt au profit d’une « oligarchie clanique érigée en système ».
Selon lui, le régime d’IBK s’est évertué à dérouter les espoirs fondés sur des vertus de la démocratie, le multipartisme et de la République. Ce régime d’IBK, reste, de son avis, l’illustration parfaite de « la trahison » des idéaux du 26 mars 1991.
Militant du M5-RFP que demeure-t-il, l’homme tient à spécifier que les partisans du M5 se sont inscrits dans une synergie d’actions afin de sauver le Mali menacé dans son existence. Pour ceux qui admettent que les manifestants des 5 et 19 juin ne représentent pas tout le peuple, M. Maiga rappelle que ni IBK, encore moins ces députés n’ont été élus par tout le peuple du Mali. « Des gens qui pensent que les manifestants du M5 ne représentent pas tout le peuple doivent accepter que le peuple ne peut jamais s’exprimer dans son entièreté », a-t-il annoncé, persuadé que les élus nationaux et locaux n’ont, jusque-là, bénéficié que le suffrage d’une portion congrue de l’électorat : 12 et 35 % dans la plupart des cas.
L’homme politique s’exprime davantage : « Sur plus de 8 millions d’électeurs inscrits lors de la présidentielle de 2018, IBK n’a obtenu que 1 798 632 voix au 2è tour ». D’où ce message : « Donc, ceux qui clament une certaine légalité du régime doivent, peu ou prou, s’accommoder que les manifestants sortis les 5 et 19 juin représentent tout le peuple ».
Dans une République, ajoute-t-il, le peuple est au-dessus de tout, y compris la constitution. Les représentants de la CEDEAO et de la communauté internationale doivent comprendre qu’il vaut mieux aider et soutenir un peuple à se faire sortir d’une pareille situation que de maintenir IBK et son régime, telle est sa vision. Quand la transition a été, suite à la chute du régime de Blaise Compaoré, possible au Burkina Faso, elle peut, à son sens, bien être possible au Mali.
Le régime d’IBK n’a pas la solution à cette crise. Demander sa démission est une démarche salvatrice pour abréger les souffrances du peuple ; mettre fin à une gouvernance chaotique dénuée de leadership, sauvant le peuple, clarifie Ibrahim. En réponse aux propos de l’Ambassadeur des USA au Mali, M.D.B Hankins qui disait : « On ne peut pas forcer le départ d’un président démocratiquement élu », il souligne que « Le peuple américain a forcé Richard Nixon, son 37e président à démissionner le 9 août 1974 pour son implication dans un scandale du Watergate ». Or, indique-t-il, IBK a fait pire qu’un simple scandale sous ses 7 ans de règne. Et d’ajouter : « Oui, monsieur l’Ambassadeur on peut forcer le départ d’un président élu. D’ailleurs, tout près de nous, les Tunisiens, Gambiens, Soudanais… sont parvenus à le faire ».
Et le membre fondateur du EMK de s’adresser aux organisations internationales : « Écoutez le cri de détresse d’une Nation en perdition et venez à la rescousse d’un peuple en danger, plutôt que de chercher à sauver un homme et son régime ayant raté moult occasions de se ressaisir ».
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali