L’Assemblée nationale compte pleinement contribuer à la résolution de la crise que traverse l’école malienne avec la grève des enseignants. Déjà, des actions ont été menées dans ce sens. Les députés membres de la Commission de l’éducation, de la culture, des nouvelles technologies de l’information et de la communication de l’institution l’ont fait savoir au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée vendredi dernier.
Dans son exposé liminaire, le président de cette commission, le député Siaka Sangaré a d’abord fait la genèse des actions menées par l’Assemblée nationale depuis le début de la grève des syndicats de l’éducation. Selon lui, le 17 janvier dernier, la Commission éducation a été saisie par le président de l’institution pour contacter les protagonistes de la crise, à savoir les syndicats et le gouvernement.
Ainsi, la Commission a fait appel le 21 janvier à la Synergie des syndicats signataires du 15 octobre avec qui il y a eu des discussions pour recenser ses doléances. Lors de ces échanges, dira-t-il, les enseignants grévistes sont revenus sur toutes les démarches qu’ils ont effectuées auprès de la société civile, des associations, des notabilités de Bamako pour éviter la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’école malienne. Après cette rencontre, poursuivra Siaka Sangaré, les députés ont, en tant que législateurs, décidé d’écouter également la partie gouvernementale. C’est dans ce cadre que le 23 janvier, la Commission éducation, élargie à la Commission lois et à la Commission emploi, a eu à écouter trois membres du gouvernement.
Il s’agit du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de ses collègues en charge du Dialogue social et du Travail et du Budget. «Nous avons échangé largement et ils nous ont fait part de beaucoup de choses. Mais on s’est quittés sur un rendez-vous. Ils ont promis de faire des propositions concrètes pour que nous puissions rencontrer la partie syndicale afin de trouver un dénouement. Mais un mois après, nous n’avons vu aucun écrit et le gouvernement n’est plus revenu à l’Assemblée nationale», a déclaré le député Siaka Sangaré.
Selon lui c’est suite à la persistance de la crise que le président de l’Assemblée nationale a jugé bon de convoquer une réunion du bureau élargie à la conférence des présidents pour discuter du sujet.
La conclusion de cette réunion, a-t-il fait savoir, a été que le président de l’institution, Issaka Sidibé puisse écrire officiellement au Premier ministre pour lui donner ce que la conférence a décidé.
«En conférence, nous avons dit que force doit rester à la loi. C’est un projet de loi qui est venu du gouvernement et qui est passé par toutes les étapes pour être adopté», a insisté le député Sangaré, avant de préciser que ce projet de loi est venu du secrétariat général du gouvernement et a été adopté le 16 janvier 2018. Le député Moussa Diarra de la Commission emploi de l’Assemblée nationale abondera dans le même sens.
Selon lui, c’est un projet de loi qui émane du gouvernement, qui a suivi tout le processus d’examen et adopté en plénière devant un ministre de la République qui l’a défendu. D’après lui, les mêmes acteurs qui ont élaboré et déposé ce projet de loi sur la table de l’Assemblée nationale sont toujours à leurs postes. Il pense que les syndicalistes ne demandent que l’application d’une loi votée par l’Assemblée nationale et que force doit rester à la loi.
Dieudonné DIAMA
Source: Journal l’Essor-Mali