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Crise scolaire : Le ministre Famanta à Sikasso : «Nous ne pouvons pas nous asseoir pour voir la situation se dégrader… »

Face à la persistance de la crise scolaire, le ministre de l’éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, s’est rendu à Sikassole lundi 24  février. L’objectif de cette visite était d’informer et de discuter avec les partenaires et acteurs du système éducatif Sikassois, afin de recueillir leurs propositions pour sortir notre système éducatif de sa situation difficile. La rencontre a lieu dans la salle Lamissa Bengaly.

Ils étaient tous là au grand complet : le gouverneur de la région, le maire de la commune urbaine, les élus locaux, les responsables des structures scolaires, les autorités administratives et traditionnelles, les représentants de syndicats, les promoteurs des écoles privées et autres personnes ressources.

Dans son allocution de bienvenue, le maire de la Commune de Sikasso, Kalifa Sanogo, a pointé du doigt la responsabilité des uns et des autres dans la déliquescence de l’école. Evoquant la crise, le maire a déploré les mauvais comportements qui font que”nous ne sommes pas en train de construire notre pays”

Quant au ministre de l’éducation, il a dit : “Nous venons ici dans le cadre d’une mission d’information, de partage afin que nous puissions, à travers les propositions, sortir notre système éducatif de la situation difficile qu’il traverse”.

Il ajouta qu’en raison de la gravité de la crise, la logique n’est plus de sauverl’année scolaire, mais il s’agit de sauver notre système éducatif qui représente pour “l’économie de la matière première”. En d’autres termes, il s’agit de la problématique de la qualité des ressources humaines ; d’oùl’appel du ministre à une responsabilité assumée de tous pour sauver l’école.

S’exprimant sur les points d’achoppement des négociations avec les syndicats d’enseignants. Le ministre dira que les enseignants n’ont pasencore accepté les propositions faites par le gouvernement ; ils exigent l’applicationde la loi.

A cet égard, le ministre Famanta est  resté ferme : “Nous ne pouvons pas nous asseoir pour voirla situation se dégrader autrement “.La suite est que l’Etat a décidé de prendredes mesures pour que les classes ne soient pas fermées aux enfants, a dit le ministre.

Au cours des débats, le directeur des ressources humaines du secteur de l’éducation, Mamadou Kounta, a détaillé les effortsconsentis par l’Etat pour améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants.

Il a rappeléque le dialogue n’est pas pour autant interrompu entre les deux partenaires.

Un autre temps fort de cette rencontre a été l’intervention des acteurs et partenairesde l’école. Les uns, à l’image de certains maires et parents d’élèves, ont exprimé leur souhait de voir l’Etat prendre des mesures pérennes pour en finir avec les grèves qui s’éternisent.

Les autres, comme les représentants des syndicats d’enseignants, ont dit leur incompréhension face à ce qu’ils ont qualifié de “manque d’attention” à leur égard.

Dans le vif du sujet, des plus radicaux ont purement demandé la fermeture des classes le temps qu’il faut. Ils estiment que c’est le seul moyen pour que l’Etat tranche définitivement la question et que l’école redevienne à la normale.

Dans sa réponse, le ministre Famanta s’est montré hostile à toute idée d’année blanche. Il l’a répété maintes fois au cours des débats, en appelant les uns et les autres à plus d’engagement patriotique pour sortir “l’école de la spirale de la crise dans laquelle elle se trouve”.

Dans cet appel à l’union en faveur à l’école, il a vivement invité les collectivités à jouer pleinement leur rôle pour une bonne tenue de l’institution scolaire. Il ne peut en être autrement, d’autant que l’école en mode décentralisé implique, à tout point de vue, une propriété des collectivités. Celles-ci ne doivent plus s’absenter, dès lors qu’il s’agit de l’affaire de l’école.

Il n’y aura pas d’année blanche, a-t-il répété en conclusion.

Sera-t-il enfin compris ?

 

Abdoulaye Koné

Source : Le Délibéré

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