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CRISE SCOLAIRE : Le mauvais coaching des autorités

L’Apôtre Paul enseigne : « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui ». Alors, il est temps que les dirigeants syndicalistes acceptent d’enterrer les haches de guerre, en se pardonnant et en laissant tomber toutes les vieilles rancœurs.
David Augsburger écrit : « Blesser quelqu’un vous place au-dessous de votre ennemi ; vous venger de la blessure vous met à son niveau, pardonner vous met au-dessus de lui.

Celui qui cherche à se venger ressemble à celui qui se tire une balle afin de frapper son ennemi au moyen du contre coup de son pistolet. La vengeance est l’arme la plus inutile. Elle ruine le vengeur, tout en confirmant plus fermement encore l’ennemi dans son tort. Elle amorce une escalade sans fin sur l’échelle interminable de la rancœur, des représailles et de la revanche sans pitié ».

L’heure n’est pas au règlement de compte, car il ne s’agit plus de savoir qui a raison, qui a tort, mais il est tout simplement question de se pardonner et de s’accepter. Ensemble, unis et soudés, les enseignants vaincront et seront capables de faire déplacer même une montagne. Mais cela n’est possible que lorsque les enseignants se donnent les mains.

Les enseignants revendiquent le relèvement de 1,25 de leur point indiciaire. Ceci dure depuis le 24 janvier dernier. Pour le ministre de l’enseignement supérieur, il faut que les enseignants aillent à la table de négociation.
Pour une rapide sortie de crise, le Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec) demande un changement de posture au collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016 pour obtenir satisfaction de l’article 39.

Au détour d’une réunion du Bureau exécutif national du Syndicat national de l’éducation et de la culture (BEN-Snec) tenue, le 17 février, les membres du dit Bureau se sont penchés sur la problématique « l’école malienne, quelle proposition de sortie de crise, afin d’analyser la situation de blocage des négociations et proposer un plan de sortie de crise ? »

Moustapha Guitteye, le secrétaire général du Snec, dans une lettre adressée à ses camarades du collectif, propose de privilégier la négociation pour faire des propositions de sortie de crise à la partie gouvernementale.
Depuis l’année scolaire dernière, l’union du collectif des enseignants a permis des mobilisations inédites à travers le Mali pour deux manifestations récentes. Les grèves cycliques initiées dans le cadre de leur revendication sont également suivies unanimement grâce à la même convergence de vue qui prédominait jusque-là.

Mais le mur commence à se fissurer au regard de la proposition faite par le Snec. Il a fait savoir qu’il se soucie de préserver les intérêts des élèves victimes du bras de fer entre les syndicats et le gouvernement. Moustapha Guitteye trouve que face à la grave crise que traverse l’école malienne, avec son cortège de séries de grèves qui compromettent dangereusement l’avenir des enfants, le Snec malgré son profond attachement à la défense des droits des travailleurs, ne saurait être indifférent au sort des milliers d’élèves maliens victimes d’une situation dont ils ne sont en rien responsables. L’école malienne préoccupe fortement les Maliens et la tension semble montée avec les dernières manifestations des parents d’élèves et des membres de l’AEEM pour exiger une issue rapide. Le ministre de l’éducation nationale est ferme. Le gouvernement n’a pas la possibilité de satisfaire les revendications des enseignants qui n’ont de cesse d’aller en grève depuis pratiquement des mois. « Les enseignants doivent comprendre que les finances de l’Etat ne permettent pas de les satisfaire » a-t-il souligné.
Pour l’heure, les écoles maternelles, primaires et secondaires sont en congés de détente. Mais la question reste entière. Quelles seraient les dispositions des grévistes à la reprise des cours. Le mot d’ordre restera-t-il le même ? Ou s’acheminera-t-on vers un durcissement du mouvement. Autant d’interrogations qui restent en suspens. Face à l’appel du ministre de l’enseignement supérieur et la désolidarisation de certaine centrale on peut arguer d’une évolution dans l’intérêt des élèves.

Mais la crise scolaire semble avoir encore de beaux jours devant elle, car le gouvernement a décidé de réprimander les enseignants grévistes. Une erreur très fatale qui risque de faire tache d’huile sur ces élections législatives du 29 mars prochain. Vivra verra !

Assi de DIAPE

Source: Le Point du Mali

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