Un grand intérêt a été accordé aux enseignants ce qui se justifie par les différentes rencontres entre les enseignants et le gouvernement restreint, mais aussi avec le Comité National du Salut du Peuple ( CNSP)
Il faut rappeller que pendant toutes les phases de la négociation entre le gouvernement et les enseignants, la légalité de la revendication de la synergie n’a jamais été remise en cause par le gouvernement.
1- A la signature du P.V du 17 juin 2020, il n’y avait pas de gouvernement sur place, seul le Premier Ministre Boubou Cissé venait d’être reconduit de ses fonctions alors que la mise en œuvre de l’article 39 passe nécessairement par une modification de la Loi 2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éduction préscolaire et spéciale. Ce qui nécessite soit l’adoption d’une loi ou d’une ordonnance portant modification de la loi ci-citée. L’absence du gouvernement à l’époque ne permettait de prendre ces textes.
2- A la faveur de la mise en place du gouvernement restreint, le projet de loi y afférent a été introduit dans le circuit pour validation.
3- A la rencontre du 17 août 2020 entre le Ministère de l’économie et des finances et les syndicats, l’adoption du projet de texte a été annoncée pour le conseil des ministres du mercredi 19 août 2020. Entre-temps est survenu le coup de force du 18 août 2020.
• Prise en main du dossier par le CNSP le 27 août 2020
Dès le jeudi 27 août, le Comité National du Salut du Peuple ( CNSP ) a pris le dossier en main à travers l’organisation d’une rencontre à l’école prytanée militaire de Kati ( EPMK). Etaient présents à cette rencontre, les représentants des syndicats de la synergie, le CNSP, les techniciens de l’administration en charge du dossier, les conciliateurs, la fédération nationale des parents d’élèves etc…
Lors de cette rencontre, le Colonel Sadio Camara 2eme Vice Président du CNSP a d’emblée affirmé que le CNSP reconnait la légalité de la revendication des enseignants et s’engage en à mettre en œuvre le Proces Verbal de conciliation signé par le gouvernement et les syndicats le 17 août 2020. Ainsi sur la base de la réalité économique du pays (suspension de l’aide budgétaire, l’impossibilité de faire des emprunts à cause de l’embargo, difficultés de recouvrement des impôts, fermeture des frontières, la pandémie de COVID-19) le comité a fait des propositions et s’est engagé à appliquer l’article 39 ainsi qu’il suit :
– La prise de deux ordonnances (ordonnance portant modification de la loi des finances et celle modification de la loi finances et celle portant modification du statut des enseignants) au plus tard le vendredi 4 septembre. Ceci pour témoigner leur bonne foi.
– L’alignement sur la nouvelle grille et le paiement des arriérés de 2020 sur le salaire de novembre 2020.
– Le paiement de la moitié des arriérés de 2019 sur le salaire de décembre 2020.
– Le paiement de la dernière tranche des arriérées de 2019 sur le salaire d’avril 2021.
N.B : Il faut rappeler que le CNSP avait fait une première proposition qui avait été rejetée avant cette dernière.
Les Propositions faites par les enseignants à la rencontre :
– L’Alignement de la nouvelle grille sur le mois de septembre 2020 ( sachant
bien que le salaire du mois de septembre est traité depuis mie août) ;
– Le paiement des arriérés de 2020 sur le salaire de novembre 2020 ;
– Le paiement des arriérées de 2019 sur le salaire de décembre 2020 ; ( donc tout et tout de suite)
Le CNSP au regard de toutes les propositions précédentes et en dépit du plaidoyer des conciliateurs et des parents d’élèves, a estimé que ces exigences ne sont ni réalistes encore moins réalisables compte-tenu du contexte économique actuel.
En résumé, LE CNSP EST CONCRET ET DE BONNE FOI MAIS LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS BAFOUENT LA CORPORATION POUR DE L’ARGENT ET ENTERRE DU COUP L’ÉCOLE, LEUR RAISON D’ÊTRE.
Seydou Oumar Traoré