«Dans le cadre de leurs activités visant à faire aboutir les revendications, les syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 ont programmé les activités suivantes : Le dépôt d’un préavis de grève de 23 jours ; L’organisation des assemblées générales unitaires d’informations et de mobilisation dans toutes les écoles, le mercredi 10 avril 2019 ; L’organisation d’une marche sur toute l’étendue du territoire national, le jeudi 11 avril 2019 », c’est ce qu’a déclaré Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 lors d’une conférence de presse qu’il a animé, hier, mardi 9 avril 2019, à la Maison de l’Enseignant de Bamako.
Outre les responsables des huit syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016, on notait la présence de plusieurs autres enseignants lors de cette conférence de presse. Selon le porte-parole des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016, Adama Fomba, la présente conférence de presse a pour but, de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, la crise scolaire que traverse le Mali depuis belle lurette. Dans leur dernier préavis de grève de 23 jours en date du 24 mars 2019, les Syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 exigent la satisfaction de leurs points de revendications énumérés en 10 points à savoir : L’octroi d’une prime de documentation ; L’octroi d’une prime de logement ; L’adoption immédiate du projet de décret portant plan de carrière du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale en Conseil des ministres ; La finalisation du processus de régularisation administrative et financière des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et IPR-IFRA (ainsi que toutes les grandes écoles ENI, IPR-IFRA, conservatoire Balla Fasseké….) ; L’application effective et immédiate du Décret N°2016-0001/P-RM du 15 janvier 2016, fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission ; La relecture immédiate du Décret N°529/P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3 ; L’organisation sans délai de l’élection professionnelle du secteur de l’Education et la création des organes prévus par le décret N°2018-0067 P-RM du 26 janvier 2018, fixant les modalités d’application du statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale ; L’annulation des Décrets n°2018-0800/P-RM du 19 octobre 2018, fixant les attributions spécifiques des membres du Gouvernement et n°2018-0801/P-RM du 19 octobre 2018, portant répartition des services publics entre la primature et les départements ministériels ; L’intégration dans le corps des enseignants du personnel non enseignant en classe ; l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat. Au cours des différentes négociations entre les syndicats et le gouvernement, le conférencier, Adama Fomba a fait savoir que six points ont fait objet d’accord, un accord partiel et trois points de désaccord. Il a signalé que présentement, les discussions sont bloquées au niveau de trois points qui sont : La prime de logement ; La relecture du Décret N°529/P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3 ; L’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat. Au cours de cette conférence de presse, les syndicats ont précisé qu’ils sont disposés à concéder le point 6, relatif à la relecture du Décret N°529/P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3.
Vol organisé ?
S’agissant de l’interpellation du gouvernement à l’Assemblée nationale le 04 avril 2019, le conférencier a indiqué que des sottises ont été dites par les ministres au nom du gouvernement. « Nous vous informons aussi que les sommes 280 000 et 226 000 F comme salaire brut d’un débutant annoncées par le fameux ministre de l’Economie et des finances est une fabulation et est le signe d’un vol organisé. A travers cette conférence de presse nous informons l’opinion nationale et internationale que les syndicats signataires saisissent cette opportunité pour se donner tous les moyens nécessaires afin de réclamer la différence entre les salaires perçus et ceux annoncés par le ministre de l’Economie et des Finances. Nous précisons qu’un professeur de catégorie A (3ème Classe-4ème échelon) donc de six ans d’ancienneté a comme salaire brut 176 000 F. Au regard des différentes machinations des ministres, il est établi que le blocage incombe au gouvernement. Les différents actes posés sont de violations graves de tous les textes qui régissent l’exercice de droit de grève en République du Mali. C’est aussi une manifestation de la mauvaise foi de la part du gouvernement », a-t-il dit. Adama Fomba a dénoncé le blocage des salaires des enseignants par le gouvernement qui, selon lui, est contraire à la Loi. Dans leur dernier préavis de grève de 23 jours en date du 24 mars 2019, les enseignants indiquent qu’ils observeront un arrêt de travail du lundi 15 avril au vendredi 17 mai 2019. «Dans le cadre de leurs activités visant à faire aboutir les revendications, les syndicats ont programmé les activités suivantes : Le dépôt d’un préavis de grève de 23 jours ; L’organisation des assemblées générales unitaires d’informations et de mobilisation dans toutes les écoles, le mercredi 10 avril 2019 ; L’organisation d’une marche sur toute l’étendue du territoire national, le jeudi 11 avril 2019 », a souligné Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier a précisé que le point de rassemblement est la place CAN à Hamdallaye ACI 2000 de Bamako à 8 heures. A cet effet, il invite tout le monde à participer massivement à cette marche. Selon lui, la reprise de dialogue avec le gouvernement est conditionnée au déblocage des salaires des enseignants. Il a invité le gouvernement à la raison et à dire la vérité. Pour lui, l’inquiétude d’une année blanche est là. « Ce que nous demandons aujourd’hui n’est pas la mer à boire », a conclu Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain