Les avocats du Gouvernement de transition en exil des Iles Comores, ont animé ce jeudi 12 août 2021, un point de presse sur la situation politique qui prévaut aux Comores, à la Maison de la presse du Mali (Bamako). L’objectif de cette rencontre avec les hommes de média était d’alerter la communauté nationale et internationale sur la situation qui prévaut aujourd’hui dans les îles Comoriennes. Une situation caractérisée par une instabilité de plus en plus profonde sur fond d’assassinats politiques, de prisonniers politiques suite à la crise électorale qui prévaut depuis la fin officielle du mandat du président Azali ASSOUMANI en mai dernier.
Cette conférence de presse était animée par Me Abouba Aly MAIGA, avocat au Barreau du Mali et non moins 1er Vice-Président du Barreau Pénal International (BPI) ; qui avait à ses côtés Maître Ousmane Aldjouma TOURE, Avocat au Barreau du Mali Membre du Barreau Pénal International (BPI).
Point de presse de maître Abouba Aly MAIGA, vice-président du BPI, avocat à la cour, sur la situation politique qui prévaut aux Comores.
Elle a été une occasion pour les avocats du Gouvernement de transition d’inviter tous les acteurs à créer les conditions d’un règlement pacifique du dossier des Comores ce qui est loin d’être au-dessus des moyens de Peuple Comorien et de la Communauté Internationale.
D’entrée de jeu, Me MAIGA a souligné que cette crise post-électorale menace dangereusement les acquis enregistrés depuis l’adoption de l’Accord cadre et de la constitution du 23 Décembre 2001.
Aussi, dit-il, elle risque d’avoir des conséquences énormes sur l’unité, la stabilité et la paix dans l’archipel des Comores.
De ses explication, il ressort que l’Accord cadre de réconciliation a été signé à Fomboni sur l’île de Moheli le 17 Février 2001 entre toutes les parties Comoriennes sous l’égide de la communauté internationale avait défini les bases d’une nouvelle gouvernance à travers une loi fondamentale constitutionnelle du 23 Décembre 2001.
Ainsi, cet Accord prévoit deux principes fondamentaux à savoir : une présidence tournante entre les îles de l’Archipel des Comores et d’autre part une large autonomie des îles dans la gestion des affaires insulaires en harmonie avec l’intérêt public national des Comores.
Cet accord cadre adopté par referendum le 23 Décembre 2001 a mis fin à la crise sécessionniste, aux coups d’Etats récurrents et assuré une stabilité institutionnelle et politique du pays.
Pour illustrer ces propos, Me MAIGA dira que l’application de la constitution de 2001 a été suivie d’alternances pacifiques en 2006, en 2011 et en 2016 ; la présidence tournante entre les îles autonomes avait bien fonctionné.
Aujourd’hui, a-t-il accusé, cette alternance dictée par la constitution de 2001 est mise à mal par le pouvoir en place qui à travers des assises nationales orientées prolonge le mandat pour remettre en cause les principes de la Présidence tournante et l’autonomie des îles chèrement acquises. De même, a-t-il poursuivi, le pays est en train de s’installer dans la dictature, l’arbitraire et les violations massives des droits de l’homme.
C’est pour cette raison que l’ONU y a dépêché une mission d’expertise en 2017 ; mission qui n’a pas pu régler le problème ; la Cour Africaine des Droits et des Peuples aussi mais sans succès.
«Nous entendons saisir les juridictions, institutions et organisations internationales pour statuer et se prononcer sur la légitimité internationale du régime dirigé par le Président Azali Assoumani et les conséquences juridiques des décisions et engagements pris depuis la fin de son mandat électif le 26 Mai 2021», a-t-il déclaré.
«Les Juridictions Pénales Internationales (C.P.I) sont déjà saisies pour ce qui concerne les violations massives des Droits de l’Homme aux Comores», a-t-il assuré.
De son propos, il ressort que l’ancien Président Mohamed Ahmed Abdallah SAMBI croupit en détention provisoire, l’ancien Président IKILOULOU et d’autres sont encore en résidence surveillée depuis plusieurs années sur les instructions du régime du Colonel Azali ASSOUMANI, l’homme fort des Iles.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin