Au lieu de consacrer toutes leurs énergies au développement de notre football, les acteurs se livrent depuis plus d’un an à une guerre fratricide aux conséquences incalculables pour la discipline. Dans cette guerre des tranchées, malheur à qui croira qu’il y aura un vainqueur et un vaincu. Si tous les hommes de média comprenaient cela, il y a de forte chance que les acteurs directs le comprennent aussi.
Malheureusement, à force d’être plus royalistes que le roi, les journalistes sont vus aujourd’hui comme des problèmes (des pyromanes) de notre sport. Pour des considérations personnelles (règlement de compte ou pécuniaire), les plumes et les micros ont été cédés aux diables. Sans prétention de nous soustraire du lot, nous nous inclinons devant certains doyens qui n’ont jamais failli.
Aujourd’hui, dans cette crise, la presse sportive offre un triste spectacle au peuple malien. Avons-nous conscience de notre rôle, de nos missions et de nos forces ? Difficile de répondre à cette question par l’affirmatif. A l’image des acteurs directs, la presse qui devait être à équidistance est aussi divisée. Certainement pas pour le bonheur de notre football, mais pour des considérations personnelles.
Quelle crédibilité pour les analyses, les émissions et les écrits d’un journaliste partisan ?
Si pour certains journalistes, la quête d’un poste est le mobile du choix d’un camp, pour d’autres, il serait pécuniaire. Selon certaines sources concordantes, il existerait des listes des journalistes qui émargeraient des deux côtés. Ce qui justifie aisément les attaques virulentes de part et d’autre sans aucune retenue. Comme s’il n’y avait pas assez de matière, certains journalistes sont réquisitionnés par des clans pour tirer sur le Ministre des Sports en oubliant que le pauvre n’est pas une instance du foot. Il n’a qu’un pouvoir de conseil et non de décision dans la crise actuelle entre les parties.
A ce rythme, le sport en général et le football en particulier va tout droit au mur. Si seulement les uns et les autres avaient conscience de cela ? Ni la Fifa, ni la CAF encore moins le TAS dont les courriers sont brandis ça et là comme des trophées de guerre, n’ont la solution au football malien.
Pour participer aux compétitions internationales, il faudrait bien des compétitions sur le plan national. A ce rythme, rien n’est encore garantie. En plus de la fédération, la division gagne les ligues, les districts et même les clubs. La Fifa aussi bien que la Caf n’ont aucune emprise sur les ligues et les clubs. Il est plus que jamais temps que les uns et les autres comprennent que la solution est locale, elle passe par le dialogue, le compromis. S’il faut être otage des textes quand bien même qu’on n’est pas exempte de tout reproche concernant l’application de ces mêmes textes, il y’a une dose de mauvaise foi.
Du côté des frondeurs, il est temps que l’on comprenne que chaque chose à son temps. Pour paraphraser le président Habib Sissoko, le mandant doit être sacré. Pour cela, il doit être gérer avec équité et objectivité.
A défaut d’un compromis, il n’y aura ni vainqueur, ni vaincu, c’est le football, la passion des millions de maliens qui perd sa crédibilité.
A bon entendeur salut !
Lemzo Diallo
Source: Nouvelle Tribune