À force d’être dans les airs, IBK a oublié les problèmes terrestres. Et c’est de là que provient actuellement la source de ses insomnies. De quoi lui faire redescendre sur la terre.
C’est un fait. Le Mali vit une crise d’infrastructures routières. De Kayes à Kidal jusqu’à Ménaka en passant pour Bougouni, chaque citoyen réclame une route pour sa Région et souvent son Cercle voire sa localité. L’exigence est en telle enseigne que l’on est souvent amené à croire que, depuis l’Indépendance nationale du Mali, aucun centimètre de bitume n’a pas été posé par les Dirigeants. Mais c’est non. ATT s’était fait distingué en la matière. Il était ironiquement qualifié par ses opposants devenus aujourd’hui tenant du pouvoir du «Président des routes». Ironie du sort, ils sont aujourd’hui contraints de quitter leur tour d’ivoire pour sillonner, Tambaga, Manantali, Diéma, Sélikegny pour parler des routes.
Si le Régime de Modibo Kéïta s’était distingué par sa répressive politique socialiste, ceux de Moussa Traoré par sa dictature, d’Alpha Oumar Konaré par ses monuments, ATT par ses routes, en quoi le Régime actuel s’est-il distingué ? «La villégiature, le détournement des deniers publics et la gabegie», nous dira un bon nombre de Maliens.
Ce n’est d’ailleurs pas anodin que la crise des routes ait débuté juste quelques semaines après la énième publication du Rapport du Bureau du Vérificateur Général.
Lors de la manifestation de l’association «Sirako» de Kati, l’un des griefs des jeunes était que si l’État parvenait à recouvrer les sommes détournées qui figurent dans les différents Rapports du Vérificateur Général, il n’y aurait aucun mal à réhabiliter les routes du Mali.
Oui, en réalité, il s’agit, dans la majorité des cas, de poser un nouveau bitume que de réhabiliter les routes qui sont en mauvais état. Surtout en cette période de fortes pluies. «Réparer» les routes, c’est, en somme, ce qui est exigé des Autorités.
Mais, même cette réparation, la Ministre Seynabou Diop et compagnie ne semblent pas être en mesure de le faire. Or, combien sont les promesses non tenues qui nous ont été faites lors des campagnes d’élections présidentielles par rapport à la réhabilitation de ces routes ?
La fausse colère du Ministre Dicko
Quand le Ministre, Hamadoun Dicko s’offusque à l’encontre des populations dont le seul crime est d’oser faire des revendications citoyennes, en estimant que cela participe à affaiblir davantage l’Autorité de l’État, il a dit faux. L’État malien, en avançant des promesses qu’il ne peut pas réaliser, s’affaiblit de lui-même. D’ailleurs, lui, Dicko, il y a peu, s’en prenait à ce même Régime d’IBK pour son manque d’écoute suite aux cris de détresse de sa population. Donc, lui, il ne devrait pas être oublieux de sitôt. Ses collègues qui faisaient partie du Gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga doivent rire sous cape, en le voyant monter sur ses grands chevaux tout de blanc vêtu, à l’image d’un ange gardien, pour défendre le soldat IBK dont il avait tant combattu.
Ce qui signifierait que ces prises de position de ces pareilles personnes frisent le ridicule. Mais ça peut se comprendre aussi ; car, H. Dicko c’est quelqu’un qui a intégré le Gouvernement pour bénéficier du partage de gâteau après avoir longtemps galéré entre les Bureaux de Bamako. Plusieurs membres du Gouvernement se sont rendus à Tombouctou pour parlementer avec les jeunes et obtenir un Accord signé. Avant eux, c’est le Premier Ministre qui s’est rendu à Kayes pour apaiser les tensions et annoncer aux populations le début des travaux. Promesses tenues. Voici ce qui semble être le pouvoir d’un État responsable.
Fin de crise ? Pas évident
La Citée des Askia promet à son tour de mener des actions musclées jusqu’au bout pour se faire entendre par rapport à cette même question des routes.
Juste de passage…
Seydou Konaté
LE COMBAT