Civils et militaires rapprochent leurs positions au Soudan. Sans être rompu, le dialogue entre les deux camps avait été suspendu et l’Alliance pour la Liberté et le Changement, pilier de la contestation populaire, a lancé une grève générale de 48 heures. Un mouvement destiné à obtenir des concessions des responsables militaires au pouvoir. Des concessions concernant le futur Conseil souverain, l’organe qui sera chargé de superviser la transition. 48 heures de grève, au terme desquelles un accord semble désormais possible.
Les militaires auraient lâché un peu de lest. Selon Rashid Saeed, porte-parole de l’Association des professionnels, ils auraient accepté une présidence tournante d’un an et demi à la tête du Conseil souverain, ainsi qu’un partage équitable des postes, avec cinq membres pour chaque camp.
Toutefois le dialogue bloque désormais du côté des civils. Les National Consensus Forces, comprenant notamment Umma, principal mouvement d’opposition et les Communistes, refusent cette configuration. « Ce sont des groupes de gauche. Ils sont fidèles à leurs valeurs mais je pense qu’il faut être pragmatique », indique Rashid Saeed, pour qui les SCP devraient tôt ou tard accepter le compromis. « C’est une position de principe mais ils ne quitteront pas notre alliance. Ils accepteront avec des réserves », prédit le porte-parole.
Malgré cette avancée la méfiance est toujours de mise entre les deux camps. « La junte a annoncé neuf jours de congé pour la fin du ramadan en espérant que les gens partent en province voir leurs familles. C’est pour nous démobiliser. Ils cherchent un essoufflement de la révolution », analyse Rashid Saeed.
Il y a deux semaines, alors qu’un accord était déjà sur le point d’être conclu, une fusillade avait éclaté à Khartoum, faisant au moins six morts. La coalition craint un autre événement de ce type, pour faire à nouveau dérailler le processus.
RFI