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Crise au nord du Mali : DR CHOGUEL KOKALLA MAÏGA ET PR ISIAKA AHMADOU SINGARÉ FONT LEUR DIAGNOSTIC

La cérémonie de présentation de l’ouvrage intitulé:«Les Rébellions au nord du Mali : des origines à nos jours» coécrit par Dr Choguel Kokalla Maïga et Pr Issiaka Ahmadou Singaré a tenue toutes ses promesses. En effet, la salle de conférence de la Maison de la presse a refusé du monde.

Un quart d’heure avant le début de la cérémonie, il n’y avait plus une seule place assise. Certains confrères et autres invités cherchaient un coin pour se mettre debout afin de pouvoir assister à cette conférence. De nombreuses personnalités y étaient présentes: le président du Haut conseil des collectivités, Mamadou Satigui Sidibé, le représentant de la CEDEAO, Cheka Abou, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ali Nouhoum Diallo. Et bien sûr de nombreux militants du MPR dont Choguel K. Maïga est le leader. «L’idée d’écrire ce livre m’est venue suite à l’effondrement de l’État malien en 2012», explique l’ancien ministre de la Communication. C’est un ouvrage qui pose les diagnostics de cette rébellionde manière scientifique, car apportant des preuves de tout ce qui est dit, à travers la documentation nécessaire. Les deux auteurs de l’ouvrage cherchent à comprendre ce que nous pourrons appeler un paradoxe dans l’histoire de la nation malienne. «Le livre est un diagnostic du mal qui ronge le Mali», a précisé Dr Choguel Kokalla Maiga.«C’est un livre forcement politique voire polémique», dixit l’ écrivain.
Les auteurs assument totalement le contenu et estiment que ceux qui ne seront pas d’accord proposent leurs éclairages également. Le groupe de jeunes touareg qui ont constitué le Mouvement national de libération de l’Azawad indique que le nord est la terre de leurs ancêtres, les Français auraient trouvé ceux-ci dans cette zone au moment de la pénétration coloniale, expliquent-ils. Choguel K. Maïga va plus loin en ajoutant que les séparatistes disent qu’en 1957, leurs ancêtres ont écrit pour demander le détachement du nord du Mali. « Ces erreurs» que le Mali est en train de réparer aujourd’hui, dit-il. L’histoire du peuplement du nord est également explicitée dans cet ouvrage de près de 500 pages a été édité par les éditions Edis de Samba Niaré. Les populations autochtones du Nord sont les Songhaïs et les Bellas depuis le 7e siècle. Les auteurs se livrent à une véritable explication historique basée sur les grands empires que le Mali a connus, à commencer par l’empire de Gao en l’an 800 jusqu’à la bataille marocaine, en passant par l’empire du Mali, l’empire Songhaï, etc. La convention de Bourem en 1907 indique que «L’Adrar des Iforas appartient désormais aux Iforas et à ce qu’il plaira aux Français d’y installer», a rappelé le président du MPR. «Cela donne la suprématie à une ethnie sur une autre et c’est ce qui s’est passé en 2013 et qui fera installer la MINUSMA et le Tchad à Kidal, mais le Mali dit «nièt !», a-t-il laissé entendre. «Le Mali appartient à nous tous, personne n’est plus propriétaire que d’autres», insiste-t-il. Le Pr Singaré a expliqué les causes des différentes rebellions qu’a connues le Mali depuis 1963, sous la première République jusqu’à nos jours. A ses dires, la rébellion du temps du président Modibo Keita eut sa source dans une forme d’incompréhension entre le régime et les populations qui ne cherchaient qu’une préservation de l’ordre féodal auquel le colonisateur les avait habitués. Cette volonté sera farouchement réprimée, explique-t-il. La deuxième République prendra le contrepied de la première. Moussa Traoré a cherché à corriger ce qu’il considérait comme des injustices, indique Choguel Kokalla Maiga.
Selon lui, le problème de la rébellion a toujours été mal négocié depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. C’est la raison pour laquelle il ne cesse de revenir. Notre pays est de nos jours sous une domination internationale qui ne dit pas son nom. En effet, aux premières heures de la crise en 2012, c’est la CEDEAO qui devait venir aider notre armée à rétablir l’Etat. La MINUSMA qui a pris cette place nous maintient dans une domination, selon les conférenciers. Les deux auteurs tiennent à préciser que le problème du Mali ne se résoudra pas en souhaitant le retrait de la France. « La France a beaucoup fait pour le Mali. Les Maliens doivent avoir confiance en eux-mêmes pour bâtir une nation forte », ont-t-il soutenu.

Youssouf DOUMBIA

 

Source: Essor

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