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CRISE ALIMENTAIRE : Une situation à prévoir

La crise sécuritaire qui s’est transportée du Nord aux régions du Centre du Mali, en plus des pertes en vie humaines et des dégâts matériels importants, va certainement imposer à notre pays une crise alimentaire. Une autre crise qu’il faut prévoir.

Les autorités maliennes ont du pain sur la planche et la situation est à prendre au sérieux. Le conflit intercommunautaire a fait déplacer plusieurs villages agricoles dans la région de Ségou et de Mopti abandonnant ainsi leur principale activité de subsistance : l’agriculture. Ce déplacement de milliers de paysans occasionnera du coup l’abandon de milliers d’hectares cultivables, des manques à gagner pour la campagne agricole en cours et de dépenses supplémentaires pour les autorités.

En plus des villages déplacés, ceux qui ont subi des attaques craignent de ne pouvoir cultiver leurs champs avec le manque d’équipements agricoles (bœufs, charrues…) tous saccagés par les ravisseurs. Pis, leurs réserves céréalières, les greniers, sont tous partis en fumées dans les attaques. Ces localités sont déjà dans l’insécurité alimentaire, malgré les soutiens de l’Etat et des bonnes volontés. Cette situation risque d’affecter négativement la production céréalière dans ces régions.

Pour cause d’insécurité, dans la région de Ségou et de Mopti, plusieurs centaines d’hectares de champs seront abandonnés par leurs propriétaires. “Par peur des attaques ciblées qui se font dans la région de Mopti, beaucoup de champs seront abandonnés par leurs propriétaires. Une situation vraiment regrettable compte tenu du manque à gagner que cela va engendrer sur la production”, a déploré un ressortissant de la région de Mopti.

La gestion financière de cette crise sécuritaire par l’Etat ne sera pas sans conséquence sur d’autres secteurs. Pour le moment l’impact est constaté dans le domaine de l’agriculture, avec la réduction en quantité des produits agricoles subventionnés, notamment l’engrais. Une situation déplorée par les producteurs de la zone Office du Niger lors du lancement de sa campagne agricole.

Pour un exploitant agricole de l’Office du Niger, les 16 600 tonnes d’engrais subventionnés mises à la disposition des producteurs par l’Etat ne pourront pas satisfaire les besoins des producteurs. Ce qui pourrait avoir comme conséquence la non-satisfaction des objectifs fixés par le contrat-plan pour la campagne agricole 2019-2020.

Toutes ces réalités du terrain sont des signes annonciateurs d’une mauvaise campagne agricole en ce qui concerne l’atteinte des objectifs fixés par les plus hautes autorités. Certes des dispositions sont en train d’être prises, mais elles ne permettront pas de résoudre tous les problèmes à temps pour espérer une campagne agricole complète sur toute l’étendue du territoire national.…Lire la suite sur Aumali

Youssouf Coulibaly

Source: L’indicateur du Renouveau

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