La Fédération des professionnels de la filière bétail/viande du Mali (FEBEVIM) traverse depuis plusieurs années une crise sans précédent. A l’origine, la gestion calamiteuse de la faîtière, soldée récemment par la réélection irrégulière et illégale du président sortant, Boubacar Ba. Acculés et désemparés les militants de la plus grande faitière de la filière bétail/viande sont en état d’alerte maximale et ne réclament que le départ de Boubacar Ba, et l’organisation d’élections crédibles et transparentes.
La crise de gouvernance au sein de la plus grande faîtière de la filière bétail/viande semble se mouvoir en querelles de leadership. Que non, en effet, la gestion scabreuse du président sortant Aboubacar Bah n’avait comme seul couronnement que son éjection attendue à la fin de son mandat. La dynamique était toute trouvée pour mettre un terme à la gouvernance de celui qui, selon plusieurs militants, aura fossoyé les ressources de la FEBEVIM, et les détourner à son seul avantage. Ainsi, les militants n’attendait finalement que la fin du mandat de celui qui se serait illustré en véritable sangsue, mettant à rude épreuves les finances de la faitière. Mais c’était sans compter avec un stratagème bien nourrit pour « éliminer » les protestataires et se maintenir au perchoir. Fronde sans précèdent Les militants de la FEBEVIM sont en alerte et c’est une lettre de la Vice-Présidente sortante, Tamboura Mah Keïta, adressée au ministre de l’élevage qui donne le ton de la révolte et de la protestation.
Pour les militants, pas question de voir la figure de la mauvaise gouvernance rempiler à la tête d’une faitière qui jusqu’ici forçait le respect. La lettre envoyée mis janvier au ministre de tutelle, alerte les hautes autorités de cette crise qui n’est que l’émanation de la gestion calamiteuse et clanique de la FEBEVIM par un groupuscule mené par le président sortant. La Vice-Présidente attire ainsi l’attention du ministre sur les micmacs du président sortant et dénonce l’illégitimité de Mr Boubacar Ba et de son « nouveau bureau ». Selon la correspondance, un certain nombre de faits rendent illégal et illégitime le bureau concocté à l’issue d’un atelier organisé à Selingué du 14 au 15 janvier 2021. Jamais auparavant dans l’histoire de la FEBEVIM un atelier ne s’était soldé en renouvellement de bureau. Le président Ba, comme s’il sentait son éviction prochaine, s’est illico empressé de se faire réélire par des participants à l’atelier, lesquels pour la plupart n’en avaient ni le mandat encore moins la prérogative.
Ainsi, dénonce la lettre, le bureau mis en place viole les dispositions statutaires en la matière : « L’assemblée n’a pas été formellement convoquée et sa tenue viole d’autres dispositions. Et l’atelier de formation en a servi de prétexte pour sa tenue ». La Vice-Présidente sortante rappelle : « Les dispositions statutaires voudraient que l’assemblée soit convoquée formellement 15 jours avant sa tenue. Cela n’a pas été le cas ». Autre couac, cette assemblée dite élective n’a présenté aucun rapport moral et financier, un préalable pourtant pour sanctionner le mandat de 5 ans échu de Bah. L’impact de la mauvaise gouvernance produit déjà ses effets si bien que certains partenaires n’entendent pas renouveler leur confiance en la FEBEVIM.
Des informations concordantes font état que les FEBEVIM a pourtant, pendant les cinq ans écoulés, bénéficié de fonds propres outre des appuis financiers importants consentis par la Coopération suisse et d’autres partenaires. Le troisième grief non moins important est l’absence – à cette assemblée dite « élective », pardon cet atelier de formation – de 3 délégations pourtant incontournables : « Au moment de la mise en place du Bureau, les délégations de Gao, de Sikasso et de Kidal étaient déjà parties ; on peut s’interroger si le quorum qu’exigent les textes statutaires a été atteint. Quoi qu’il en soit le non-respect de la convocation de l’assemblée dans les règles rend cette vérification sans objet », rapporte la lettre. Et la lettre d’avertir : « En conséquence de ce qui précède, Monsieur le ministre, nous sollicitons que vous ne reconnaissiez pas Monsieur Ba et son Bureau comme représentants légitimes des acteurs de la filière bétail/viande ». La FEBEVIM fonce-t-elle droit au mur ? L’intervention des hautes autorités s’avère plus que jamais nécessaire pour sauver une faitière qui va à vaut l’eau du fait de quelques individus qui visiblement n’ont cure de l’intérêt général. Source Dépêches du Mali