Dans sa présentation, Moussa Sey Diallo a rappelé que les Maliens se sont assez querellés depuis 1960, peut-être même depuis avant. « Nous nous sommes combattus, nous nous sommes tués, nous nous sommes anéantis, et aujourd’hui d’autres ennemis plus farouches nous encerclent. Nous sommes si affaiblis, si vulnérables, si divisés que chacun pris individuellement se sortirait difficilement de ce pas. Nous perdons nos territoires, nous perdons nos biens, nous perdons notre cohésion, nous perdons notre dignité », a-t-il dit.
A le croire, chaque régime a tenté de faire de son mieux, mais aussi chaque régime a fait d’énormes travers, pourtant aucun n’a jusqu’à présent fait son mea culpa. Car, ajoute-t-il, chacun a aimé le Mali à sa façon, mais personne n’a eu le patriotisme idéal qu’il illustre comme « une femme qui aime son mari, mais aussi le pousse à réussir, contrairement à cette autre, qui aime son homme, mais s’arrête juste à cela ».
De son point de vue, les Maliens sont arrivés à un point où il faut décider d’évoluer ensemble en étant mieux organisé , renforcé et accepté de changer leurs habitudes pour éviter d’aller inexorablement à notre perte. « Prétendre diriger le Mali du 21ème siècle, c’est accepter une diversité culturelle et aller à la rencontre de ses populations qui arrivent à se retrouver à travers l’histoire par des passerelles bien établies. C’est cela qui a permis des mécanismes de cohabitations et des compromis qui ont abouti sur cette sensation d’homogénéité dans une diversité civilisationnelle, ce qui est à l’origine de nos grands empires. Diriger le Mali du 21ème siècle c’est se parer de tous ces atours pour aborder ce monde moderne, ouvert, influençant », a-t-il fait remarquer.
A ses dires, aucun État ne peut tenir avec les pensées et les instruments d’un autre pays, car chaque pays doit s’inventer une organisation politique pour pouvoir marquer son originalité pour équilibrer sa société afin de maintenir une cohésion. « Le Mali doit aujourd’hui se regarder en face et décider de trouver l’instrument le mieux adapté à sa gestion qui doit avoir la capacité de pouvoir s’organiser et de se consolider. Un grand pays doit assumer sa grandeur et protéger sa force. Pour cela, aucun élément ne doit être négligé, aucun individu ne doit être oublié. Chacun doit penser être auteur, chacun doit se sentir acteur », a martelé Moussa Sey Diallo.
Pour finir, il dira que la constitution n’est pas juste une rédaction, c’est surtout la recherche des équilibres sociaux, dans le but de trouver une entité nationale, une organisation politique acceptable.
Mama PAGA
Source: Journal le Pays-Mali