Pour Londres, c’est probablement Daech, connu aussi sous le nom de l’organisation de l’Etat islamique, qui est à l’origine du crash meurtrier de l’avion dans la péninsule du Sinaï, il y a dix jours en Egypte. « Il est hautement probable qu’un membre ou sympathisant du groupe terroriste Etat islamique ait placé une bombe dans l’Airbus russe qui s’est disloqué au-dessus du Sinaï en Egypte », a déclaré le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, sur la chaîne américaine CNN à l’occasion de sa visite à Washington pour rencontrer son homologue américain John Kerry. Selon lui, il est en effet « probable qu’il y ait eu un engin explosif à bord de l’avion que le contraire », soulignant qu’il « y a une forte propabilité que l’organisation de l’Etat islamique soit impliquée ».
Toutefois, nuance, le chef de la diplomatie britannique, « cela ne veut pas dire qu’il s’agissait d’une attaque dirigée depuis le quartier général de l’EI en Syrie », précisant que « cela a pu être le fait d’un individu inspiré par l’EI, qui s’est auto-radicalisé en regardant la propagande de l’EI et en agissant en son nom sans que cela soit dirigé » par l’organisation ultraradicale, a encore argumenté le chef de la diplomatie britannique sur CNN.
Londres tout comme Washington avaient été les premiers la semaine dernière à évoquer la piste d’un attentat à la bombe qui aurait causé le crash de l’avion russe. De son côté, le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a admis lundi la possibilité qu’un “acte terroriste” ait été à l’origine du crash le 31 octobre de l’Airbus russe alors que jusqu’ici Moscou avait joué la carte de la prudence sur la probabilité d’un éventuel attentat à l’origine de l’accident.
Depuis le début du drame, la branche égyptienne de l’EI a, elle, toujours affirmé qu’elle était bien à l’origine du crash qui a fait 224 morts. L’organisation a même souligné qu’elle prouverait d’ici peu qu’elle a bien causé l’accident. Une sortie médiatique qui n’avait pas du tout été du goût du Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui avait accusé l’EI de propagande et de chercher à nuire à l’image de l’Egypte, lors d’une interview à la BBC.
Depuis le crash, le plus meurtrier que la Russie n’ait jamais connu, l’Egypte a perdu beaucoup de touristes qui ont été évacués par leurs pays respectifs. Le secteur touristique subit un nouveau coup dur, d’autant qu’il représente 11% du PIB égyptien.