Que disent ces deux documents stratégiques pour la lutte contre la pandémie du Covid-19 au Mali ? Analyse !
En effet, à l’instar de beaucoup d’autres pays du monde, le Mali est touché par la crise sanitaire sans précédent. Et les autorités, conformément aux exigences de l’OMS, mettent tout en œuvre contre la pandémie. Elles entendent adopter une stratégie de coordination des diverses activités de prévention et une prise en charge des malades y compris la protection du personnel de santé.
Ladite directive définit les cas selon un processus qui suit la méthodologie allant des cas suspects au cas confirmés, en passant par les contacts.
Ainsi, les cas suspects sont soumis à un prélèvement nasopharyngé ou oropharyngé pour le test des cas suspects.
« Tous les cas confirmés de Covid-19 sont aussitôt admis aux centres désignés, soit dans les hôpitaux spécialement désignés comme centres de prise en charge des malades du Covid-19, soit dans une structure d’isolement non-hospitalière ». Précise-t-on.
De nos jours, plusieurs études sont en cours à travers le monde. Cependant, les experts indiquent qu’il n’y a pas suffisamment d’évidences scientifiques quant à l’efficacité des molécules utilisées dans le traitement de cette maladie.
Toutefois, l’hydroxy-Chloroquine (HCQ) n’étant pas disponible au Mali, la molécule de 1ère intention sera donc le phosphate de chloroquine. Au regard de la pratique de plusieurs pays de la sous-région et de la recommandation de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), l’hydroxy-Chloroquine (HCQ) ou la chloroquine sont introduites dans le protocole de traitement du Covid-19.
Protocole de traitement des cas
Le traitement de cas de Covid-19 varie selon les caractéristiques de la maladie. Qu’elles soient simples, sévères ou grave, (chez les adultes ou chez les enfants) la prise en charge prend en compte des indicateurs et des symptômes de chaque sujet porteur.
Le traitement symptomatique seul est recommandé en 1ère intention dans les formes simples qui sont les plus fréquentes chez l’enfant. Le traitement de la femme enceinte est le même que celui de l’adulte.
Pour les cas simples : la prise en charge introduit du Paracétamol 500 mg comprimé toutes les 6 heures sans dépasser 4 g/24H ; Apports hydriques et nutritionnels normaux, Phosphate de chloroquine 100 mg 2 comprimés toutes les 8h pendant 10 jours en plus de l’Azithromycine comprimé : 500 mg en dose unique le 1er jour et 250mg par jour du 2ème au 4ème jour.
Les cas sévères/graves sont soumis à des mesures générales notamment : le repos au lit, l’apport hydro-électrolytique et Nutritionnel et le monitorage clinique (Cardioscope, SPO2, TA, Diurèse, Température). Notons que ces données dans le document national de prise en charge des malades, ne donnent aucun recours à l’automédication, qui reste proscrite dans ce pays.
Les centres de prise en charge et leurs caractéristiques
Les centres de prise en charge exigent des conditions de soins intensifs. Pour ce faire : l’Hôpital dermatologique du Mali a été réhabilité avec l’appui de l’Ambassade de Chine au Mali pour une capacité de 10 lits.
Ce centre est équipé en circuit d’oxygène, en respirateurs, des masques d’oxygène, des moniteurs et en intrants.
Le CHU du Point G quant à lui dispose de deux salles équipées chacune de 1 lit.
A Kati, le CHU est doté d’une salle de 9 lits avec réseau d’oxygène. Il reste à mettre en place 9 respirateurs, 9 masques d’oxygène, 9 moniteurs et des intrants.
Au CHU de Gabriel Touré, sont disponibles trois salles d’une capacité de 6 lits avec réseau de fluide. Il reste à mettre en place 6 lits avec matelas, 6 respirateurs, 6 masques d’oxygène, 6 moniteurs et des intrants.
L’Hôpital du Mali compte une salle avec une capacité d’un lit et d’un réseau d’oxygène. Dix salles d’une capacité de 20 lits avec réseau d’oxygène peuvent être mobilisées. Il reste à mettre en place 21 respirateurs, 21 masques d’oxygène, 21 moniteurs et des intrants.
Au CHU d’IOTA, il y a une salle d’une capacité d’un lit avec réseau d’oxygène.
Les critères de guérison
Les critères de guérison ou les critères de sortie des centres de traitement des patients sont entre autres : l’apyrexie constante depuis 72 heures, l’amendement des signes liés au SARS COV-2, l’amélioration des signes radiologiques (en comparaison des images de début) et deux prélèvements nasopharyngés négatifs en RT-PCR pour le SARS-CoV-2, à 24 heures d’intervalle.
Par ailleurs, le soutien psycho-social des cas et de leurs contacts est indispensable dans la prise en charge des cas. Le suivi se fait par contact physique et/ou par téléphone 2 fois par jour.
4 laboratoires pour environ 2000 tests.
Le Mali compte 4 laboratoires qui disposent chacun d’un stock d’environ 2 000 tests. Ces structures ont la capacité de faire le diagnostic du Covid-19.
Il s’agit du Centre Universitaire d’Excellence de Recherche Clinique (UCRC) à la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (P3), du Laboratoire de biologie moléculaire appliquée (LBMA) à la Faculté des Sciences techniques (P2), le Laboratoire de l’INSP (P2), le Centre d’Infectiologie, Charles Mérieux (CICM) à la base B (P3).
A ceux-ci, il faut ajouter un laboratoire mobile au niveau du CICM qui peut être déployé.
Protection du personnel de la santé
Il est nécessaire de mettre en place des éléments de protection pour la protection des agents infectés par le Covid-19. Il s’agit, entre autres, du port de masque FFP-2, de la protection de la tenue professionnelle, de la friction hydroalcoolique (SHA), des gants et des lunettes de protection (ou masque à visière), des phases d’habillage et de déshabillage des équipements de protection individuelle (EPI) doivent être maîtrisés par les soignants afin d’éviter toute contamination.
Gestion des dépouilles de personnes décédées de Covid-19
Pour toutes les personnes qui doivent s’occuper des corps des personnes décédées d’une infection par le virus du Covid-19 présumée ou confirmée, il convient de gérer chaque situation en trouvant un équilibre entre les droits de la famille et les risques d’exposition à l’infection lors de la préparation et l’emballage du corps.
Les incidences financières
Le plan d’action pour la prévention et la réponse à la maladie couvre une incidence financière de 3 372 417 000 FCFA. Les activités de prévention couvrent un total de 2 486 517 000 FCFA. Elles restent surtout basées sur la surveillance épidémiologique, les ressources humaines, le transfert des patients, le renforcement des mesures d’hygiène, la communication, la mobilisation sociale, la coordination et le suivi des activités.
Le montant total de la prise en charge des cas se chiffre à 885 900 000 FCFA.
La coordination de ce plan d’action à travers des stratégies au niveau national, sous-régional et international s’inscrit dans une dimension d’une seule santé et de coopération intersectorielle concertée avec l’OMS, le CDC Afrique et la CEDEAO.
Les ressources humaines mobilisées pour assurer la coordination des stratégies sont réparties au niveau des points d’entrée aérien, terrestres, et au niveau des centres de prise en charge. Elles comprennent 31 agents pour le contrôle à l’aéroport international de Bamako Sénou ; une équipe d’intervention rapide de 3 personnes par jour pour le prélèvement ; 20 personnes chargées de l’investigation et le suivi des personnes contacts ; deux personnes sont mobilisées par jour au niveau des 15 cordons sanitaires ; une équipe de 6 personnes est mobilisée par jour au UCRC ; sans oublier les centres de prise en charge qui disposent au total de 19 anesthésistes/urgentistes, 10 infectiologues, 10 manœuvres à Bamako.
Equipements et intrants
La situation des stocks au Mali, constituée de matériels de protection individuels, est la suivante : 600 000 masques disponibles pour un besoin de 5 400 000, les équipements de protection individuel avec bonnet (blouse à usage unique): disponible: 30 800 pour un besoin 2 000 000 ; 600 litres de gel hydro alcoolique pour un besoin de 500 000 litres ; les gants 2 651 781 disponibles pour un besoin de 3 000 000 ; le dispositif de gels muraux disponible est de 900 pour un besoin de 3 000.
A ces équipements s’ajoutent 59 thermos flash disponibles pour un besoin de 20 000 ; 3 extracteurs d’oxygène disponibles pour un besoin de 50 ; 1 respirateur pour un besoin de 20 ; 2 moniteurs multi paramètres disponibles pour un besoin de 20.
Concernant les caméras thermiques, le Mali a un besoin de 15 pour 0 disponible.
Quant aux réactifs, le stock disponible est de 1 500 pour une demande de 50 000 ; les kits de prélèvement disponibles sont de 100 pour un besoin de 10 000 et les kits de transports des échantillons sont de 100 pour un besoin de 10 000.
Andiè Adama DARA
Source: Bamakonews