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Covid-19 : l’Afrique en ordre de bataille sur tous les fronts

EN DIRECT. Alors qu’une récession de grande ampleur leur est promise, les pays africains multiplient les mesures anti-Covid-19, seuls ou avec leurs partenaires.

19 pays africains vont bénéficier d’un allègement immédiat de leur dette

Le Fonds monétaire international a annoncé lundi le versement d’une aide d’urgence à 25 pays parmi les plus pauvres du monde pour leur permettre d’alléger leur dette et de mieux faire face à l’impact de la pandémie de Covid-19. La mesure annoncée permet de couvrir pour six mois les remboursements de la dette envers le FMI et « d’allouer une plus grande partie de leurs maigres ressources à leurs efforts en matière d’urgence médicale et d’aide », souligne le communiqué. Les 25 pays sont : l’Afghanistan, le Bénin, le Burkina Faso, la Centrafrique, le Tchad, les Comores, la RD Congo, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, Haïti, le Liberia, Madagascar, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Népal, le Niger, le Rwanda, Sao Tomé-et-Príncipe, la Sierra Leone, les îles Salomon, le Tadjikistan, le Togo et le Yémen. Cet allègement de la dette passe par le Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (fonds fiduciaire ARC) qui permet au Fonds d’accorder un allégement de dette sous forme de dons aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables frappés par une catastrophe naturelle ou de santé publique aux conséquences désastreuses. Le Fonds fiduciaire a actuellement « une capacité de 500 millions de dollars de ressources immédiatement disponibles, y compris les 185 millions de dollars promis récemment par le Royaume-Uni et les 100 millions de dollars fournis par le Japon », a précisé le Fonds. « La Chine et les Pays-Bas se sont aussi engagés sur d’importantes contributions. J’encourage d’autres donateurs à nous aider à renflouer le fonds et à augmenter notre capacité à fournir un allègement supplémentaire de la dette pour deux années pleines aux membres les plus pauvres du FMI », a exhorté Kristalina Georgieva qui dirige le FMI.

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  • Forte récession de l’Afrique subsaharienne en vue

La pandémie de coronavirus va plonger cette année les pays d’Afrique subsaharienne dans leur première récession depuis un quart de siècle, avec une baisse de 1,6 % de leur produit intérieur brut (PIB), a anticipé mardi le Fonds monétaire international (FMI). Les deux géants économiques du continent – le Nigeria, son principal producteur de pétrole, et l’Afrique du Sud, la plus industrialisée – vont ainsi voir leur PIB reculer de respectivement 3,4 et 5,8 %, selon les prévisions trimestrielles mondiales publiées par le FMI. Sous réserve de l’ampleur que prendra l’épidémie de Covid-19 sur le continent, l’institution table toutefois sur un fort rebond des économies africaines dès 2021, avec un retour à une croissance subsaharienne estimée à + 4,1 %.

L’Afrique reste pour l’heure relativement épargnée par l’épidémie, avec un total de quelque 15 300 cas officiellement recensés pour 835 morts, selon un décompte de l’AFP. Mais de nombreux experts continuent à redouter une catastrophe sanitaire sur ce continent pauvre et aux systèmes de santé défaillants. Tous les pays africains « sont confrontés à une crise sanitaire, un choc sévère de la demande extérieure, un resserrement considérable du contexte financier mondial et un plongeon du prix des matières premières qui aura un impact sévère sur l’activité des exportateurs de matières premières », a résumé le FMI.

Cette tendance confirme celle publiée la semaine dernière par la Banque mondiale, qui avait anticipé une « chute brutale » de la croissance de la zone subsaharienne. Les chiffres avancés la semaine dernière par la Banque mondiale étaient toutefois plus mauvais que ceux du FMI, avec des prévisions de croissance comprises entre -2,1 et -5,1 % en 2020 en Afrique. Sans surprise, les récessions les plus prononcées prévues par le Fonds frappent les pays producteurs d’or noir – comme le Nigeria (- 3,4 %), l’Angola (- 1,4 %) et le Congo (- 2,3 %) – et de matières premières – comme la République démocratique du Congo (- 2,2 %) ou la Zambie (- 3,5 %). Déjà en récession depuis le début de l’année, l’Afrique du Sud devrait prendre le pire bouillon du continent avec un recul de 5,8 % de son PIB. Le FMI anticipe même une inquiétante augmentation de son taux de chômage déjà endémique, de 28,7 % à 35,3 % de sa population active. Quelques pays émergent toutefois de ce sombre tableau et devraient garder une croissance positive en 2020. Parmi eux l’Ouganda (+ 3,5 %), l’Éthiopie (+ 3,2 %), le Sénégal (+ 3 %) et la Côte d’Ivoire (+ 2,7 %), selon le Fonds.

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  • Le FMI avec le Sénégal dans la lutte contre le Covid-19

Le FMI accorde au Sénégal 442 millions de dollars pour sa lutte contre la pandémie de Covid-19. Le Fonds monétaire international (FMI) a autorisé le déblocage de 442 millions de dollars en faveur du Sénégal afin d’aider ce pays à lutter contre la pandémie de Covid-19, a-t-on appris mardi à Dakar. L’impact économique de cette pandémie se fait déjà sentir et les perspectives à court terme se détériorent vite, a indiqué le FMI dans un communiqué. Il estime que cet argent va contribuer à préserver l’espace budgétaire du pays et à catalyser une aide supplémentaire de la communauté internationale, de préférence sous forme de dons. « Le FMI continue de suivre de près la situation du Sénégal et est prêt à fournir des conseils et une aide supplémentaire si nécessaire », a-t-on ajouté de même source.

Le Sénégal a enregistré mardi huit nouveaux cas confirmés de Covid-19 et cinq guérisons, portant le total provisoire à 183 guéris sur 299 cas confirmés, a annoncé le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Parmi ces 299 cas d’infection au Covid-19 dans le pays, 85 sont des cas importés et 25 sont issus de la transmission communautaire. Face à la hausse des cas de transmission communautaire, le président Macky Sall n’a pas exclu de recourir au confinement général pour pousser ses concitoyens à respecter les mesures édictées, leur demandant d’être vigilants.

M. Sall a lancé le 11 avril dernier un programme d’aide alimentaire d’urgence doté d’une enveloppe de 69 milliards de francs CFA (environ 114 millions de dollars) pour l’achat de 146 000 tonnes de denrées alimentaires à distribuer aux ménages ciblés sur l’ensemble du territoire national. Le pays s’est isolé depuis le 20 mars à minuit avec tous ses vols internationaux suspendus, tandis que la délivrance des autorisations spéciales de circuler sur l’étendue du territoire national a été suspendue jusqu’à nouvel ordre, sur fond d’état d’urgence et de couvre-feu, prolongés jusqu’au 4 mai.

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  • Afrique du Sud : la banque centrale intervient à nouveau contre le Covid-19

La banque centrale sud-africaine a annoncé mardi une nouvelle baisse de son taux d’intérêt de base afin d’atténuer l’impact désastreux de la pandémie de coronavirus sur l’économie du pays, dont elle prévoit un recul de – 6,1 % cette année. La réduction de 100 points, la deuxième en moins d’un mois, « fait passer le principal taux à 4,25 % », a précisé l’institution dans un communiqué. En mars, la banque centrale avait déjà réduit ce même taux de base de 100 points à 5,25 %, anticipant un fort recul de la croissance de l’Afrique du Sud en 2020 pour cause d’épidémie de Covid-19. « L’épidémie […] aura un impact sanitaire et social majeur et anticiper l’activité économique est particulièrement incertain », a commenté son gouverneur, Lesetja Kganyago, lors d’une conférence de presse mardi.

Il y a trois semaines, M. Kganyago avait anticipé un taux de croissance sud-africain pour 2020 à + 0,2 %. Mardi, il l’a révisé à – 6,1 %, mais a tablé sur un rebond conséquent de l’économie dès 2021 à + 2,2 %. Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé ces violents mouvements en anticipant un recul de 5,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020, et une reprise à + 4 % dès l’année prochaine.

La crise sanitaire mondiale constitue un coup dur pour l’Afrique du Sud, entrée en récession au trimestre dernier, et menace particulièrement ses deux principales sources de devises, le secteur minier et le tourisme. Le pays, première puissance industrielle d’Afrique, est englué depuis 2008 dans une crise qui se caractérise par une croissance molle, la détérioration des finances publiques, le chômage de masse (près de 30 %) et, récemment, des pannes d’électricité à répétition. La devise sud-africaine, le rand, a déjà perdu 22 % sur le dollar américain depuis le début de l’année.

L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par l’épidémie de Covid-19 partie de Chine, avec 2 272 cas de contamination confirmés, dont 27 mortels, selon le dernier bilan. Pour tenter d’endiguer sa propagation, le président Cyril Ramaphosa a plongé depuis le 27 mars son pays en confinement total, jusqu’au 30 avril au moins. « Il est absolument essentiel, plus que jamais, de renouer sur la durée avec la croissance », a commenté mardi le ministre des Finances, Tito Mboweni, devant la presse.

« Au-delà de la crise du coronavirus, le principal risque que courent notre économie et nos finances serait de revenir à des chiffres de croissance d’avant la crise, autour de 1 à 2 % », a-t-il insisté, « notre objectif incontournable doit être de parvenir à des chiffres plus élevés. » La décision de la banque centrale a été bien accueillie par les analystes. « C’est un geste bienvenu qui va aider l’économie sud-africaine, dont la situation se détériore rapidement à cause du confinement », a souligné l’économiste Raymond Parsons, de la Northwestern University. Depuis qu’il a succédé à Jacob Zuma en 2018, M. Ramaphosa a promis de remettre sur pied l’économie flageolante de son pays, sans grand succès jusque-là.

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  • Le FMI en soutien au Ghana contre le Covid-19

Le FMI approuve une aide d’un milliard de dollars au Ghana. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé une aide d’un milliard de dollars pour le Ghana, pour permettre au pays ouest-africain anglophone de faire face à l’épidémie de Covid-19. Cette aide sera prélevée au titre de la facilité de crédit rapide pour « répondre aux besoins de financement urgents du pays, à renforcer la confiance et à catalyser l’appui d’autres partenaires internationaux », affirme un communiqué du FMI.

La pandémie de Covid-19 affecte déjà gravement le Ghana, selon le FMI, soulignant que « la croissance ralentit, les conditions financières se sont resserrées et le taux de change est sous pression », tandis que « le déficit budgétaire devrait se creuser cette année ». « Les autorités ont réagi en temps opportun et de manière proactive pour contenir la propagation de la pandémie de Covid-19 au Ghana et soutenir les ménages et les entreprises touchés », se félicite le FMI.

Si le Ghana « continue d’être classé à haut risque de surendettement », estime encore le Fonds, « les autorités restent attachées à des politiques compatibles avec une croissance forte, une réduction rapide de la pauvreté et une stabilité macroéconomique à moyen terme ». Le FMI souligne toutefois qu’un « soutien supplémentaire de la part d’autres partenaires de développement sera nécessaire et essentiel pour combler le déficit de financement extérieur restant et atténuer les contraintes budgétaires ».

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  • Afrique de l’Est : les criquets s’ajoutent au Covid-19

En Afrique de l’Est, le Covid-19 s’ajoute à la pire invasion de criquets depuis des décennies. En Afrique de l’Est la pandémie du nouveau coronavirus a déjà touché à ce jour 1 377 personnes, dont 39 sont décédées. Les États de la région ont adopté des mesures de restriction drastiques, afin de freiner la propagation de la maladie. Cependant, la crise pourrait être exacerbée par une énorme invasion de criquets, qui déciment les cultures de la région depuis des mois. Selon plusieurs organismes humanitaires, cette invasion, la pire depuis des décennies, pourrait engendrer une véritable crise de famine si elle n’est pas rapidement contrôlée, surtout dans des régions déjà marquées par des situations de stress alimentaire.

  • Addis-Abeba base du PAM en Afrique contre le Covid-19

Le gouvernement éthiopien et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont ouvert mardi un nouveau hub à l’aéroport international de Bole à Addis-Abeba à partir duquel les fournitures, le matériel et les travailleurs humanitaires du Covid-19 seront transportés par avion à travers l’Éthiopie et le reste de l’Afrique. Le centre aérien humanitaire d’Addis-Abeba s’inscrit dans le cadre d’une initiative des Nations unies visant à intensifier l’achat et la distribution d’équipements de protection et de fournitures médicales pour la réponse face au Covid-19. Avec les conseils et le soutien du gouvernement éthiopien, le PAM a installé la plaque tournante à Addis-Abeba et commencé ses opérations cette semaine.

Le premier vol de fret est arrivé en Éthiopie le 13 avril 2020 en provenance des Émirats arabes unis chargé de tabliers, de masques faciaux, de gants, de lunettes, de blouses, de masques et de thermomètres achetés par l’Organisation mondiale de la santé des Nations unies (OMS) pour être ventilés dans 32 pays africains. « Grâce au gouvernement de l’Éthiopie, le PAM a collaboré avec les autorités aéroportuaires et douanières pour établir cette plaque tournante aérienne en quelques jours », a déclaré le directeur de pays et représentant du PAM pour l’Éthiopie, Steven Were Omamo. « L’Éthiopie a prouvé sa volonté et son agilité d’agir en tant que dispensateur de soins régional en cette période de crise. »

Une équipe de 25 personnes de l’aviation et de la logistique du PAM est basée à l’aéroport international de Bole à Addis-Abeba et gère les opérations 24 heures sur 24. L’équipe organise un espace d’entreposage pour le vrac sec, la cargaison à température contrôlée et le stockage frigorifique et ses vols en avant. Le PAM assure également le suivi du fret, la gestion des entrepôts et le service client dans les pays africains en collaboration avec les centres africains de contrôle et de prévention des maladies. « Ce partenariat entre le gouvernement éthiopien, le PAM et l’OMS est conforme à la vision des Nations unies en Éthiopie et met en évidence la valeur de la collaboration pour répondre aux besoins de millions de personnes », a déclaré le coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire des Nations unies en Éthiopie.

Après de nouvelles discussions avec le gouvernement éthiopien, le PAM prévoit d’organiser et de traiter des vols pour le personnel humanitaire via la plaque tournante d’Addis-Abeba, ainsi que des évacuations médicales. Dans le cadre d’un appel mondial à lever 2 milliards de dollars pour la réponse contre le Covid-19, lancé par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires le 25 mars, le PAM demande 350 millions de dollars pour soutenir l’aviation commune, les transports maritimes, le stockage et services de transport et d’ingénierie dans les zones touchées par la pandémie.

Source: lepoint

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