Que ceux qui vendaient l’idée d’une PMU-Mali où les parieurs se contaminent en masse au Coronavirus se detrompent ! Alerté par certains médias ayant largement répandu cette fausse nouvelle, l’Essor est allé à la vérification. Les responsables de l’entreprise dénoncent un Fake news destiné à tirer leurs efforts vers le bas.
Depuis l’apparition, le 25 mars dernier, des deux premiers cas confirmés de Covid-19 au Mali, les plus hautes autorités du pays ont édicté plusieurs mesures restrictives afin de lutter contre la propagation de la maladie.
Ces mesures vont de l’interdiction des rassemblements de plus de cinquante personnes, à la distanciation sociale (au moins un mètre entre les gens en tout lieu), en passant par le port des masques, le lavage régulier des mains au savon, l’utilisation constante d’une solution hydro alcoolique(Gel), entre autres.
Le respect de l’ensemble de ces mesures implique un changement notoire de comportement au quotidien pour les populations. Ce qui n’est pas une chose aisée, encore moins dans un pays économiquement fragile, où l’informel règne en maitre incontesté.
Il est 11h30, ce mercredi 29 avril, sous un soleil de plomb, le thermomètre affiche plus de 40° à l’ombre, quand notre véhicule de reportage arrive devant l’immeuble abritant la direction générale de la société du Pari mutuel urbain (PMU-Mali). Cet endroit qui d’ordinaire grouille de monde, ne semble à priori pas échapper au dictat de la pandémie du Covid-19 qui impose sa loi désormais à la planète entière.
Difficile de ne pas remarquer le dispositif en place, composé de plusieurs kits de lavage de mains au savon, de gel hydro alcoolique ainsi que du personnel de sécurité équipé de pistolets thermo flash.
Les portes ouvertes
La société anonyme d’économie mixte du Pari mutuel urbain (PMU-Mali), maintient ses portes ouvertes en cette période de lutte contre le coronavirus, en dépit des mesures de prévention prises par les autorités du pays.
Selon le directeur général de PMU-Mali, c’est tout simplement parce que sa structure n’est pas concernée par les restrictions gouvernementales. Ces mesures, explique Vital Diop, concernent trois catégories de personnes.
Il s’agit des regroupements publics notamment les ateliers, colloques et les séminaires, les rassemblements à caractère social, sportif, culturel, et politique de plus de cinquante personnes, ainsi que les boites de nuit et bars dancing …
«La société anonyme d’économie mixte PMU-Mali, est une société commerciale, donc qui mène des activités commerciales à l’image des banques, des supermarchés et les marchés. C’est à ce titre que nous maintenons nos salles de jeu ouvertes », argue le directeur Diop.
Il précise que pour tenir compte de l’instruction gouvernementale, qui interdit les rassemblements de plus de cinquante personnes, la société qu’il dirige, veille à limiter l’affluence au sein de ses salles de jeu. Cette affluence se trouve déjà en forte diminution, à cause du ralentissement de l’activité économique. « En période normale, notre plus grande salle PCD (point de courses en direct) située à la direction générale, a bien évidemment plus de cinquante personnes. Mais depuis la suspension des courses françaises à la date du 16 mars dernier, nous n’avons pas la même affluence, et cela se manifeste parfaitement sur les chiffres d’affaires réalisés», précise Vital Diop.
À la suite d’une visite guidée, nous nous sommes discrètement introduits dans cette salle. Les parieurs sont recadrés par les forces de sécurité chaque fois que la distance d’un mettre n’est pas respectée, malgré le marquage au sol.
Sékou Diarra, quinquagénaire, est chauffeur de taxi. « Je suis là pour jouer, indique-t-il, et je continuerai de fréquenter les salles de courses en direct tant qu’elles seront ouvertes. En ce qui concerne la maladie-là, je porte toujours mon masque et ici tout le monde se lave les mains avant d’accéder à la salle ».
Comme lui, 90% des occupants de la salle portent des masques. Plus loin, au fond de la salle se trouvent plusieurs guichets ou les parieurs payent leurs tickets. À ce niveau, tous les guichetiers sont également équipés de masques et de gants. « Avec la menace de la pandémie du covid-19, ici nous sommes tous équipés de masques et de gants afin de nous sauver et protéger les autres de cette maladie », confie MS, une guichetière.
Gestes et mesures barrières
La direction générale du PMU-Mali a pris une catégorie de mesures pour protéger dans un premier temps le personnel, en les dotant de masques, de gants, ainsi que des solutions hydro-alcoologiques(Gels). En plus de ces dotations, un système de rotation est mis en place pour diminuer le nombre de personnel pendant le temps de travail.
Au-delà de son personnel, la société veille également à protéger sa clientèle. C’est pourquoi, toutes ses salles de jeu sont dotées de kits de lavage de mains. Une disposition de marquage au sol, permet aux parieurs de respecter la distance d’au moins un mètre entre eux.
En plus de ces mesures, Vital Diop assure que sa structure procède au moins une fois par semaine, à la désinfection de toutes les salles de jeu, ainsi que les locaux de la direction générale, notamment tous les dimanches. À côté de ces mesures d’urgence, la direction générale du PMU-Mali, est en train de mettre en place un plan de décentralisation de la remontée financière, pour éviter que lorsque les revendeurs viennent reverser l’argent, cela ne se fasse plus à la direction générale.
«Nous sommes en train de prendre des sites pour éviter l’affluence au sein de la direction générale. Ce sont des mesures que nous avons prises à ce stade pour éviter d’être un foyer de contagion du coronavirus », annonce Vital Robert Diop.
Il convient de signaler qu’au moment où nous mettions cet article sous presse, sur les cas déclarés positifs au covid-19 dans notre pays, aucun cas n’a été détecté dans une salle de jeu du PMU-Mali, tout comme aucune personne contacte recherchée n’est passée par une de ses salles de jeu.
Aboubacar TRAORE
Source : L’ESSOR