Le ramadan est là, Covid-19 aussi. Chacun a des exigences. Le ramadan exige des dépenses, des regroupements et de la communion. Covid-19 recommande des restrictions de mouvement, une distanciation et autres. Pourrions-nous aller sans réelles mesures ?
Le mois de carême est un mois de dépense pour bon nombre de chefs de famille au Mali. Même si l’esprit de ce mois béni est de cultiver la sobriété en l’homme tel n’est pas le cas. Les familles se rivalisent à, qui a préparé plus de plats et le plus succulent ? Ce geste contraire à l’esprit du jeûne fait du mois de ramadan, un mois de dépense, un mois budgétivore.
Pis, cette année, la pandémie à Covid-19 qui aussi impose ses distanciations est là. Plusieurs secteurs sont fermés, les enseignants privés, les activités nocturnes, et les commerces sont tous limités à des heures avec une capacité d’achat très faible de la population.
La question qui se pose, d’autres mesures adaptées à la situation ne seraient-elles pas nécessaires ? La société et les autorités ne doivent-elles pas conjuguez leurs efforts afin que ce mois puisse passer propice chez tout le monde ?
Ce serait le meilleur moment de mettre en exergue la partie de distribution de vivres à tous les nécessiteux, citée dans les 20 mesures d’accompagnement social du gouvernement en cette période de pandémie.
Oui, le besoin alimentaire inquiète mais aussi le risque sanitaire avec la maladie à Covid-19 qui se répand à la vitesse du son. Le ramadan a ses propres circonstances qui provoquent des attroupements dans notre société, des prières collectives, la coupure du jeûne ensemble entre autres.
N’est-il pas temps de poser sur les tables, des vraies discussions la question des mosquées ? Faut-il surseoir d’abord aux prières ou les mesures adéquates à tenir pour circonscrire la pandémie ? Ce qui est sûr et certain, Covid-19 grimpe et le Mali n’est pas munie de grands moyens pour prendre en charge plusieurs malades à la fois. Si mieux vaut prévenir que guérir, c’est le moment.
Koureichy Cissé
Mali Tribune