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Covid-19 au Mali : Les restaurants au bord de la rupture

Bamako, Déc (AMAP)  Lors d’un Conseil de ministre spécial, tenu le 18 décembre dernier, le gouvernement du Mali a décidé de réajuster le plan de riposte nationale contre la Covid-19. Ainsi, plusieurs mesures d’urgences ont été adoptées pour contenir la deuxième vague de contamination que connait le Mali. Les autorités ont, alors, décidé la fermeture des rues marchandes, des lieux de loisirs, des restaurants, des bars ou encore des discothèques.

Bien que salutaire sur le plan sanitaire, la batterie de mesures s’avère d’une terrible conséquence sur le plan économique pour les professionnels des secteurs touchés. Les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 sont redoutables au même titre que ses méfaits sanitaires. Les mesures restrictives contre la maladie ont mis plusieurs secteurs en difficulté financière. Les petites et moyennes entreprises souffrent des conséquences économiques de la pandémie. Certains promoteurs de restaurants ou d’autres lieux de loisir se disent au bord de la rupture, ne sachant plus à quel saint se vouer face au difficile contexte.

RESTOS CUITS – De l’aveu du promoteur du restaurant « Le Bafing », sur la rive gauche du fleuve Djoliba à Bamako. Son entreprise vit ses moments les plus difficiles depuis plus d’une vingtaine d’années d’existence. Masque sur le nez, Ibrahim Tounkara, déambule entre les tables vides de son restaurant. Il n’y a pas l’ombre d’un chat à l’horizon.

C’est le grand désert, les chaises sont même renversées sur les tables. Un silence de cimetière règne sur le lieu, de temps à autre, interrompu par la voix aigüe d’une journaliste débitant les informations du jour sur une chaine d’actualité en continu. Le poste accroché au mur d’une pièce est tristement orphelin de ses nombreux téléspectateurs des jours fastes.

« À une heure pareille de la mi-journée, le restaurant est plein normalement. Mais, maintenant, il n’y a personne. Face à la première vague de la Covid, en mars, nous avions tout fait pour respecter les mesures barrières. Cette fois-ci, la fermeture nous inquiète. Elle a arrêté notre activité », relate M.Tounkara,  l’air abattu, soucieux et résigné.

LICENCIEMENT MASSIF –  Depuis le 19 décembre, le restaurant est fermé pour respecter les mesures édictées par le gouvernement. La seule parade trouvée par ses gestionnaires est de proposer des plats à emporter pour les clients pour atténuer l’impact de la crise. « Même là, les clients sont très peu à faire des commandes », affirme Ibrahim Tounkara.

Samba, le cuisinier arborant un tee-shirt jaune, entre ses casseroles, se tourne le pouce. Il a la chance de faire partie des rares employés à ne pas être passé à la trappe. « On se débrouille, il n’y a pas grand-chose à faire. Vraiment la situation actuelle est difficile ! », se plaint le cuistot.

Son chef, de son côté, médite sur la situation et s’efforce de croire à un lendemain plus radieux. « En mars dernier, on a dû se séparer de 14 personnes sur nos 18 employés. À ce jour, l’effectif en entier du personnel ne fait que quatre personnes », explique le gérant.

À ses yeux, les grands espoirs fondés sur les mesures d’accompagnement pour limiter les dégâts ne se sont pas réalisés à ce jour. « Nous n’avons pas vu les mesures d’accompagnement face à cette crise. Un appui aurait pu nous aider à payer, au moins, la sécurité sociale des employés », estime M. Tounkara.

Le gérant du restaurant ne cache pas sa crainte de finir à ce rythme comme beaucoup de ses camarades, qui, selon lui, ont mis la clé sous le paillasson face à la conjoncture. « Si la situation continue dans cette dynamique, nous allons vers le chaos total. Le restaurant va fermer comme d’autres », dit son promoteur.

MT/MD (AMAP)

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