Les manifestants mobilisés dans plusieurs secteurs demandent la levée pure et simple du couvre-feu
L’épidémie de coronavirus n’a pas fini de créer des tensions avec ses mesures de prévention. De nombreuses personnes ont manifesté, mardi soir, un peu partout dans les quartiers de la ville de Bamako contre le couvre-feu instauré pour endiguer la propagation du coronavirus.
Les manifestants pour la plupart des jeunes ont fait part de leur amertume et de leur «ras le bol» de la situation à ne pas pouvoir circuler la nuit en ce mois de ramadan. Blocage et barricade des routes, pneus enflammés sur les voies goudronnées, face à face avec la police, sont autant d’actes posés pour dire non au couvre-feu. Des contestataires mobilisés un peu partout à travers la ville scandaient «On en a marre du couvre feu», «On meurt de faim ou on meurt de coronavirus ?», «À bas le couvre-feu, on sort pian !». Moussa, un jeune homme de la vingtaine se plaignait du couvre-feu et du délestage. Selon lui, la coupure intempestive de l’électricité aurait poussé lui et ses camarades à se révolter et à braver l’interdiction.
S’ajoute aussi la frustration issue des résultats des élections législatives. Des échauffourées ont même éclaté entre les contestataires et les forces de l’ordre. En réponse aux jets de pierre et des insultes graves, les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène. Mais ces derniers se repliaient un peu plus loin et brûlaient des pneus sur la voie publique. Dans des vidéos, largement partagées sur les réseaux sociaux, on peut voir des manifestants scander des slogans dénonçant les délestages de l’EDM-SA en cette période de forte chaleur.
En plus de la capitale, les Régions de Kayes, Sikasso, Koutiala ont aussi enregistré des manifestations. Selon des sources locales, dans la nuit de lundi, la répression de la manifestation au quartier Badialan 3 en Commune III du district de Bamako, aurait causé la mort d’un sexagénaire. Mais, la direction générale de la Police a apporté un démenti formel.
Tamba CAMARA
Source : L’ESSOR