La présidente de la Cour constitutionnelle du Mali, Mme ManassaDanioko, a montré son mépris envers la presse privée, le mardi 7 avril 2020. La preuve : elle ne donne accès à la salle qu’aux médias d’État (ORTM et AMAP) pour la couverture de la proclamation des résultats du 1er tour des législatives.
Pourtant présente sur tous les terrains pour la promotion de la démocratie, la presse privée malienne est méprisée par les plus hautes autorités maliennes. Elle est écartée comme mal propre des cérémonies lors desquelles elle joue un rôle prépondérant. Après l’histoire des dérogations pour le couvre-feu, les autorités maliennes ont, à travers la Cour constitutionnelle, prouvé leur mépris envers la presse privée. Comme pour insulter l’intelligence des populations des professionnels des médias privés, l’institution de Manassa avance les mesures du Conseil supérieur de la défense nationale comme raison d’interdire, à la presse privée, l’accès à la salle de proclamation des résultats du 1ertour des législatives. « Compte tenu des mesures prises le 17 mars par le Gouvernement à travers le Conseil supérieur de la défense nationale et dans le souci du respect du droit à la santé, la Cour précise cependant que l’accès à la salle d’audience sera limité aux seules personnalités invitées et au médias d’État (ORTM et AMAP) », a-t- elle tenté de justifier sa décision qui, à nos yeux, n’est qu’un mépris envers toute la presse privée malienne. Si ce n’était pas le mépris, pourquoi ne pas inviter, ne serait-ce quelques organes de presse privée et faire respecter les mesures barrières ? Cette décision, en tout cas dans notre lecture, est un mépris envers la presse privée malienne.
B. Guindo