Pour tous ceux qui continuent de penser qu’il existe une vraie similitude entre le big bang de Mars 91 et le mouvement de rue M5-RFP, on ne peut que répondre par la négative. Meme si au sein du M5, nous avons deux grandes figures emblématiques de cette période glorieuse de la lutte démocratique et patriotique de notre pays : Mme Sy Kadiatou Sow et Me Mountaga Tall, héros incontestable du dit Mouvement, qui fera de lui, quelques mois plus-tard à 35ans (et de quelle manière !) le plus jeune candidat aux élections présidentielles de notre pays. Le mouvement M5 n’a bénéficié ni du soutien officiel de la France, de l’UNTM, de l’AEEM, du barreau malien. Alors entre les deux, quel est le mouvement qui incarne réellement la grande ferveur populaire, le vrai soutien du peuple malien
Contrairement à ce que l’on entend ici et là, depuis la chute calamiteuse du président IBK, le Comité National pour le Salut du Peuple ( CNSP) n’a nullement parachevé, la lutte du M5-RFP, car comme on le voit ce quarteron d’officiers supérieurs n’ont jamais été associés ni de près, ni de loin, aux activités politiques ou secrètes du comité stratégique du M5-RFP. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce coup d’Etat intervenu dans des conditions pour le moins opportunistes, n’a pas été salué avec la même ferveur « révolutionnaire » par tous las acteurs du M5, dont les plus lucides suspectent d’ailleurs la confiscation de trois mois d’efforts et de rassemblement dite « patriotique » au profit d’une junte militaire. Car en réalité ce qui vient de se passer ressemble plutôt à une vraie « révolution de palais », qui pourrait bien se traduire par le départ de plusieurs personnalités de l’ancienne équipe gouvernementale, mais le système oligarchique de prédation des ressources vitales de notre pays continuera encore de plus belle.
Une caste militaro-civile est née depuis bien avant l’arrivée du régime IBK au pouvoir politiques et dont la principale préoccupation est de défendre et préserver à tout prix ses intérêts vitaux .
Que se serait-il passé le 18 aout dernier, si cette immense foule enragée, surexcitée, déchainée avait réussi à semer la vigilance des militaires postés devant sa résidence pour se retrouver nez à nez avec le portail présidentiel ? Si l’armée n’était pas intervenue assez rapidement pour mettre un coup d’arrêt à ce chienlit, à ce désordre indicible qui se dessinait dans le ciel malien. En tout état de cause, on n’était pas loi de vivre, l’effroyable scenario cambodgien avec ses hordes de malheurs et de destruction aux conséquences apocalyptiques pour la nation malienne.
B. CAMARA
Source : Le Phénix