Plus d’un mois après sa tentative de rébellion avortée, le chef de la milice Wagner refait surface et semble tourner ses ambitions vers l’Afrique.
“Le but de la marche était de ne pas permettre la destruction du groupe Wagner”. C’est par ces mots qu’Evgueni Prigojine avait justifié, le 26 juin dernier, la mutinerie qu’il avait lancée deux jours plus tôt contre le pouvoir russe. Depuis, le chef de la milice a presque disparu des radars et de nombreuses questions restent en suspens sur l’avenir de son organisation. Exilé en Biélorussie d’un commun accord avec Vladimir Poutine, Evgueni Prigojine n’y est pas resté très longtemps. Une semaine après son arrivée, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait lui-même annoncé qu’il était retourné en Russie. “Il est à Saint-Pétersbourg. Où est-il ce matin ? Peut-être parti à Moscou, ou ailleurs, mais il n’est pas sur le territoire biélorusse”, avait-il déclaré lors d’une conférence de presse le 6 juillet. Vladimir Poutine avait ensuite confirmé s’être entretenu avec Prigojine au Kremlin.
Le chef de Wagner est ressorti affaibli de sa tentative de putsch, qu’il a suspendue à 200 kilomètres de la capitale russe. S’il est parvenu à inquiéter Vladimir Poutine et son entourage, il souffre de son manque d’alliés dans les hautes sphères politiques russes, et sa milice, le fondement de son pouvoir, a été décimée par la longue bataille de Bakhmout, en Ukraine. Prigojine avait lui-même confié en mai sur sa chaîne Telegram que 20 000 de ses soldats avaient été tués pendant les dix mois de combat. Reconstituer une armée s’annonce difficile. Prigojine a longtemps embrigadé des détenus sortants de prison, mais le ministère de la Défense s’est arrogé le monopole de ce recrutement au printemps dernier.
Trois nouvelles apparitions liées au continent africain
Mais depuis deux semaines, l’oligarque fait progressivement son retour en se tournant vers un horizon qu’il connaît déjà bien : l’Afrique. Le 20 juillet, une vidéo diffusée sur le compte Telegram de Wagner montre un homme dont la voix et la silhouette s’apparentent à celles de Prigojine. Il s’adresse à ses combattants installés en Biélorussie. “Nous avons combattu avec honneur. Vous avez fait beaucoup pour la Russie”, félicite-t-il. Ecartant un retour sur le front ukrainien, Prigojine conseille à ses hommes de prendre des forces en vue d’un “nouveau voyage en Afrique”.
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