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Coup d’Etat au Mali : la sécurité d’Etat a-t-elle laissé faire ?

Trois jours après le renversement du pouvoir au Mali par l’armée, l’étonnement demeure quant à la facilité avec laquelle, le coup d’Etat est survenu. Beaucoup s’interrogent sur le rôle joué par le renseignement malien, dont le patron controversé, le général Moussa Diawara a été arrêté par la junte, dans les heures qui ont suivi la démission du Président IBK.

Pour des observateurs que nous avons approchés, le déroulé des évènements du 18 août, qui ont abouti à l’arrestation d’Ibrahim Boubacar Kéita, de son Premier ministre Boubou Cissé ainsi que d’autres cadres civils et militaires de son régime, laisse croire que le coup d’Etat était « minutieusement préparé ». Mais, comment expliquer que le service de renseignement de l’Etat n’ait pas prévu cette occurrence ?

Qu’est ce qui n’a pas fonctionné dans l’appareil qui avait annoncé quelques mois plutôt, en avril 2020, avoir déjoué une « tentative » de coup d’Etat, fomentée par des éléments désignés comme des fidèles des ex-putschistes de 2012 ?

La thèse la plus probable semble être une mauvaise lecture de la situation sociopolitique et une fausse assurance donnée par les hauts responsables des Renseignements aux autorités. Autrement, il faut croire que la sécurité d’Etat s’est rendue compte que le coup était irréversible et faisait suffisamment l’unanimité au sein de l’armée, pour tenter de s’interposer, afin d’éviter une tournure dramatique.

Le moins que l’on puisse dire, ce coup d’Etat théâtral est symptomatique du malaise profond qui traverse la grande muette depuis un certain temps, sur fond d’attaques terroristes particulièrement meurtrières pour nos soldats, et des scandales financiers dans lesquels sont mêlés des hauts responsables. Les déclarations préliminaires des nouvelles autorités y font clairement allusions.

L’on peut supposer que les services de renseignements ont préféré la passivité pour éviter d’autres clivages dans l’armée, au profit d’un Président très impopulaire, et dont le magistère a été un supplice pour l’armée, avec la mort de milliers de soldats depuis la crise de 2012. C’est, dans le même temps, le paradoxe de la gouvernance IBK, qui a rehaussé le niveau de traitement des soldats et mis en place la Loi d’orientation et de programmation militaire, censée appuyer la montée en puissance de notre armée.

Et pour une des rares fois, l’armée affiche une unité, à en juger par la qualité et la composition du groupe d’officiers qui a revendiqué le coup de force. Ce coup d’Etat, s’il se déroule comme annoncé par le Comité national pour le salut du peuple, capitalisera un fonds de confiance entre l’armée et les populations maliennes et rehaussera le moral des troupes.

Aly BOCOUM

Source: Bamakonews

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