Pour un parti qui a marqué l’histoire de ce pays comme l’Adema-Pasj et qui bénéficie du préjugé d’un ancrage profond au sein de la population, au point d’être qualifié de véritable machine électorale, on n’a pas besoin d’aller tirer de son repos un ancien président de la République, qui plus est, un vieillard de 76 ans, pour en faire un candidat à la prochaine présidentielle. C’est dire que, au sein de l’Adema-Pasj, l’une des plus grandes formations politiques du pays regorgeant de cadres au profil de présidentiable, quelque chose ne va pas pour que l’on en arrive à s’arcbouter sur la candidature de Dioncounda Traoré, au risque de mettre la formation politique en lambeaux.
Ce n’est donc pas exclu que la candidature souhaitée, suscitée et planifiée du Pr Dioncounda Traoré, rentre dans le cadre d’une stratégie dont le résultat le plus sûr ne serait que le renforcement de la gérontocratie dans un pays qui ploie sous le poids de sa jeunesse.
C’est tellement vrai que la candidature du Pr Dioncounda Traoré au nom de l’Adema-Pasj ne bénéficierait qu’au président IBK car il n’y aura pas de duel entre les deux hommes si l’on en croit la déclaration-serment de l’ancien président, de ne jamais se présenter contre son ami IBK.
Alors, à défaut de duel, ce sera donc un duo, voire un tandem, dans lequel l’un des amis jouera le rôle de mule pour l’autre. Dans ce cas, ou Dioncounda se désiste à la dernière minute pour faire basculer l’Adema au profit du président IBK, ou bien IBK se retire et installe Dioncounda aux affaires pour gérer ses arrières.
Qu’on ait alors l’un ou l’autre cas de figure, c’est toujours pour renforcer la gérontocratie dans un pays qui ploie sous le poids de sa jeunesse qui risque d’attendre encore longtemps pour la rupture.
Amadou Bamba NIANG
Aujourd’hui-Mali