Pour une énième fois, le Mali vient de connaître une rupture tout à fait inattendue au sommet de l’État. Des frustrés (militaires) à la suite de la nomination du nouveau gouvernement ont mis aux arrêts le président de la transition, Bah N’Daw, ainsi que son Premier ministre, Moctar Ouane, provoquant ainsi une situation dont nul ne connaît l’issue ou la suite.
Déception chez les uns, colère chez les autres, mais surtout un acte loin d’être patriotique qui vient de faire sombrer l’appareil d’État pour une nouvelle fois. Un acte à la hauteur d’une irresponsabilité grandissante favorisant l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt général. Ce lundi, après une attente de dix jours, Moctar Ouane venait tout juste de publier la liste de son nouveau gouvernement. Seulement une heure après, des mouvements militaires ont été observés à Kati et à Koulouba. Peu de temps après, ces mouvements se sont soldés par l’arrestation surprise du président de la transition et de son Premier ministre qui ont passé la nuit aux mains des militaires.
Le peuple mis de côté !
Les Maliens avaient une lueur d’espoir au soir du 18 août 2020, quand des officiers supérieurs sont intervenus pour mettre fin à une situation dont nul n’avait le contrôle. Mieux, leur discours à l’époque avait rassuré plus d’un Malien : « Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l’Histoire », avait déclaré le colonel-major Ismaël Wagué, alors porte-parole du CNSP.
Depuis ce jour, la majeure partie du peuple malien avait commencé à douter de leur sincérité et ce dernier coup de force pourrait, davantage, détériorer le reste de la confiance.
Amadou Kodio
Source : Ziré