Talentueuse, avec une belle présence scénique et surtout avec une voix qu’elle maîtrise à volonté, Salomé Dembélé et son groupe, ont été une véritable attraction, le 10 mars 2020, à l’Espace « Oiseau livres » du Palais de la Culture d’Abidjan.
Arrivée à Abidjan dans le cadre du Showcase du MASA 2020, Salomé Dembélé a atteint son objectif. Après sa prestation, elle et son manager ont pratiquement été pris d’assaut par les nombreux programmeurs, diffuseurs et autres directeurs de festivals. « Je remercie le MASA de nous avoir donné cette opportunité de venir à la rencontre des grands professionnels du monde en thème de programmation. Nous sommes très heureux pour les contacts que nous avons eus. Et, nous espérons que toutes les propositions vont se concrétiser », nous a indiqué l’artiste venu du Mali. Mais, plus précisément de l’aire culturel Bwa, à cheval entre le Mali et le Burkina Faso.
Au regard de la prestation de Salomé Dembélé, il ne pouvait en être autrement. Elle est parvenue par la puissance de son timbre vocal, alliée à la force de la rythmique de la musique BWA, à créer un phénomène assimilable à un chimiotactisme positif. En effet, avant son arrivée sur la scène, les spectateurs se comptaient sur le bout des doigts, malgré le fait qu’elle y avait été précédée par deux autres groupes. Il n’y avait pratiquement que les programmeurs, les diffuseurs et les directeurs de festivals. Mais, dès le premier morceau, l’espace « Oiseau Livres » est devenu ce soir-là le point de convergence de nombreux festivaliers. Attirés par les belles sonorités dégagées par un savent dosage du jeu de balafon, des guitares et du jeu de tam-tam, auquel s’invite le tambour d’aisselles, de nombreux festivaliers ne sont pas faits prier pour esquisser des pas de danse.
Le spectacle de Salomé Dembélé à Abidjan, est un signal fort qui annonce la naissance d’une princesse de la musique de l’aire culturelle BWA. Généreuse dans sa prestation, il n’y a aucun doute, elle est partie pour être une attraction de certaines dates importantes en Afrique et dans le monde.
En réalité pour un artiste, seul le travail paye. Et, Salomé Dembélé semble l’avoir compris très tôt. Fille d’un instrumentiste traditionnel hors pairs, très tôt Salomé Dembélé devient choriste lors des manifestations. Dès l’âge de 14 ans, elle intègre la chorale de l’église de Mandiakuy dans le cercle de Tominian en 4ème région malienne. Ensuite à Bamako, elle eut le privilège de parfaire sa formation en passant par la chorale Ba Antoine, qu’elle a intégré à partir de 1999. Déterminée à devenir une artiste de grande renommée, elle commence à travailler afin de créer son groupe et de se lancer dans une carrière solo. Et, en 2017, elle sera révélée au Mali et au monde, lorsqu’elle remportera le concours « Talents de la Cité» 2017 organisé par SMARTS Ségou. Et, depuis, elle bénéficie du Programme Kôrè Qualité de l’Institut Kôrè des Arts et Métiers (IKAM) de Ségou. A Abidjan, sur scène, c’est une Salomé Dembélé complètement métamorphosée, plus sure d’elle, et qui respire le programme de coaching des jeunes artistes en herbe de l’IKAM, qui s’est installée dans la valorisation de la musique du bwatun (le pays Bobo).
Assane Koné
(envoyé spécial à Abidjan)
Source : Arc en Ciel