Un garde du domicile de Pascal Affi N’Guessan a violemment molesté, samedi à Bongouanou, un journaliste qui cherchait à rejoindre ses confrères invités à déjeuner par… le président du FPI lui-même.
La 21e journée mondiale de la liberté de la presse ne s’est pas déroulée sans incident en Côte d’ivoire, samedi 3 mai. Alors que la ministre de la Communication et porte-parole adjointe du gouvernement, Affoussiata Bamba-Lamine, se félicitait du fait qu’il n’y ait pas eu, en 2014, de journalistes menacés ou tués “dans l’exercice de leur fonction” en Côte d’Ivoire, l’un d’entre eux, Fabrice Tété du journal Le Temps, était justement molesté et blessé par un garde civil d’Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (pro-Gbagbo, opposition).
La scène s’est déroulée à Bongouanou (à 200 Km à l’est d’Abidjan), ville natale d’Affi Nguessan, où le FPI célébrait “la fête de la liberté” – une version politique de la journée mondiale de l’Unesco. “En compagnie d’un autre journaliste, nous recherchions nos autres confrères pour le déjeuner. Arrivés au domicile d’Affi, nous nous sommes présentés et j’ai demandé au garde, un civil, à rentrer pour rejoindre nos confrères qui étaient déjà au déjeuner. Refus catégorique. Face à mon insistance, il a sorti son pistolet et menacé de me tirer dessus. Après quoi, il a déposé l’arme et une bagarre s’est engagée avant qu’il ne me pousse dans un caniveau. Je suis blessé au pied et à la tête, a confié Fabrice Tété à Jeune Afrique.
Sollicité, Affi N’Guessan n’a pas souhaité réagir à l’incident. La Côte d’Ivoire se classe 101e sur 185 pays au classement Reporters sans frontière (RSF), perdant cinq places entre 2013 et 2014. En 2013, Désiré Oué, 40 ans, de Tomorrow Magazine avait été assassiné, le 14 novembre, par des hommes en armes et et Dieusmonde Tadé du Nouveau Réveil avait été enlevé et relâché, traumatisé, sur l’autoroute à 60 Km d’Abidjan.
Source: Jeuneafrique