En 2014, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita déclaraitl’année, comme celle de la lutte contre la corruption. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption, retour sur 3 années de délinquances financières.
« Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Inchallah ». C’est le message sans équivoque lancé par le président IBK lors de la présentation de ses vœux en 2014. Dès lors, les attentes étaient énormes. Et au début, cette politique de tolérance zéro et d’assainissement semblait sur la bonne voie.
L’ancien directeur du Paris Mutuel Urbain (PMU) en a un temps fait les frais. Particulièrement indexé et accusé d’avoir détourné près de 34 milliards de FCFA, Idrissa Haidara fut interpellé avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Profitant de l’occasion, il quitta le pays pour joindre la France. Mais depuis c’est le calme plat. Le vérificateur remet annuellement son rapport en main propre au président et des dizaines de dossiers pour détournements continuent d’affluer sur les bureaux du procureur sans réel impact.
Interpellé sur cette question ; le vérificateur général Amadou Ousmane Touré acquiesce. « Oui effectivement, nous allons essayer de corriger, de transformer cela en une véritable action. Moi-même je suis magistrat de formation, nous avons créé à cet effet une cellule juridique au niveau du bureau ». En trois ans, près de 200 milliards de FCFA auraient été détournés. Le vérificateur général se désole que certaines personnes soient hors poursuite. « Je regrette que des ministres vis-à-vis desquels des faits précis ont été rapportés, des faits prouvés, ne comparaissent pas ».
Le vérificateur a dans ses conclusions mis en lumière plusieurs méthodes de détournements de fonds : le non reversement au trésor public des ressources collectées, la fabrication de faux documents pour justifier des dépenses ou encore les surfacturations en sont une liste non-exhaustive. L’office de la haute vallée du Niger (OHVN) a par exemple,par un de ces procédés, détourné une trentaine de millions. Le CHU Gabriel Touré est également accusé de malversations à hauteur de 1 milliard de FCFA.
Toutefois, il y’a juste trois mois le directeur général du Centre International de Conférence de Bamako (CICB), Paul Ismael Boro, a été démis de ses fonctions pour détournements et mauvaise gestion.
Source: journaldumali