«Notre chance fut qu’Ebola est arrivé à Lagos, où le système de santé est le plus robuste. Cette épidémie a convaincu nos dirigeants d’investir dans la préparation et d’avoir un système de surveillance unifié», se souvient Folasade Ogunsola, professeure de microbiologie à l’Université de Lagos, dans une tribune publiée sur le site The Conversation. Les autorités et le centre de contrôle des maladies du Nigeria informent le public régulièrement sur cette nouvelle crise pour couper court à l’épidémie de rumeurs.

Le Nigeria et le Sénégal ne sont toutefois pas les pays qui ont le plus de risques d’être débordés. «Je m’inquiète plus pour le Mali ou le Burkina Faso, secoués par les violences, et encore davantage pour la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et la RDC, qui avaient eu de la peine à faire face à l’épidémie d’Ebola, souligne le professeur Karl Blanchet. De manière générale, l’Afrique risque de faire face à une pénurie de masques ou de tests. Ces pays ont moins de capacité de faire des stocks et le continent viendra après les commandes faites par l’Asie et l’Europe. Pour éviter une nouvelle vague de contamination depuis l’Afrique une fois que l’épidémie aura été endiguée dans le reste du monde, il faut absolument donner un coup de pouce aux pays africains.»