Les musulmans du monde entier vivent un Ramadan assez particulier. En effet, depuis le 26 mars 2020, un couvre-feu de 21 heures à 05 heures du matin a été instauré sur toute l’étendue du territoire malien. Un mois après, le Ramadan s’est ajouté à la liste des causes de changement du quotidien de la population.
Un dilemme pour les gargotes.
Cette situation s’avère être un dilemme pour les vendeurs de nourritures car ils assistent impuissamment à la chute de leurs recettes journalières. À Tabacoro, un quartier de la commune VI du district de Bamako. Assetou Diakité, communément appelée Ba sétou tièkè (attiéké) vend le matin et le soir. Elle nous affirme avoir cessé de vendre le matin car la plupart de ses clients jeûnent. Elle mise alors sur la vente de la nuit.
Sur sa table nous trouvons toutes sortes de mets. Des surprises, de l’attiéké, du poisson, de la viande grillée, de l’aloco, des frites et du haricot. Pour ne citer que ceux-ci. « Dans la journée je vends plus. A partir de 16 heures 30 minutes je commence à vendre et rentre à 20 heures 30mn. En tant que vieille je ne veux pas prendre le risque de me faire battre ». Raconte-t-elle. Pendant la journée le marché tourne au ralenti.
Si le couvre-feu a été instauré pour minimiser les risques de contaminations, éviter les rassemblements reste difficile à cause de l’habitude peu courtoise de certaines personnes.
De 17 heures à 18 heures 30 mn, les boulangeries et les pâtisseries sont bondées de personnes voulant vite s’approvisionner pour la rupture et pour le repas du matin du jeûne « soukouri ».
Les clients aussi souffrent de cette situation, les premiers jours du jeûne, certains célibataires ou les étrangers n’ont pas pu jeûner à cause du manque de repas et de la fermeture des boutiques.
En somme, il faut comprendre que le couvre-feu et le Ramadan ne font pas bon ménage à Bamako et la lutte sera difficile.
Assitan Siga FADIGA
Source: Bamakonews