La deuxième rencontre d’échanges et de mobilisation des représentants de la coopération décentralisée franco-malienne au Mali s’est tenue, hier à la Maison du partenariat Angers-Bamako. L’ouverture des travaux était présidée par le ministre de l’Administration territoire et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah, en présence de l’ambassadeur de la France au Mali, Joël Meyer, et de nombreux autres invités.L’objectif général de cette rencontre était de mobiliser les coordonnateurs de la coopération décentralisée franco-malienne autour de problématiques communes et partagées. Rappelons qu’en décembre 2018, la Commission nationale pour la coopération décentralisée (CNCD) a adopté une «feuille de route Sahel pour les collectivités».
Ce document rappelle le rôle spécifique et irremplaçable de la coopération décentralisée dans l’appui renforcé que les membres de l’Alliance pour le Sahel ont convenu d’apporter au développement des cinq pays du G5 Sahel.
Au Mali, cette feuille de route concerne près de 70 collectivités françaises avec 32 coopérations actives. Ces collectivités mènent des projets touchant une grande diversité sectorielle : appui aux services sociaux de base (éducation ou santé) ; la sécurité alimentaire via le développement de l’agrobiologie ou la structuration de filières agricoles ; l’énergie solaire (mise en place d’éclairages solaires publics), etc.
Notons également que l’aide apportée par la délégation française pour l’action extérieure des collectivités territoriales (DAECT) aux coopérations décentralisées au Mali depuis 2016 représente au total d’environ 3 millions d’euros, soit environ 2 milliards Fcfa pour plus de 14 millions d’euros (9,1 milliards Fcfa) de réalisations réparties sur 32 projets.
Selon Joël Meyer, la coopération décentralisée franco-malienne est d’une grande vitalité, indiquant que le Mali est le deuxième pays avec lequel la France entretient le plus de partenariats de coopération, après l’Allemagne.
«Il s’agit de liens anciens, basés sur la confiance et l’ouverture culturelle. La plupart d’entre eux ont été tissés au moment de la grande sécheresse au Sahel en 1988. Cette mobilisation a mué en une relation d’amitié, qui a abouti à une coopération décentralisée, entre élus», a rappelé l’ambassadeur de la France au Mali.
Le diplomate français s’est ensuite dit très fier de savoir qu’aujourd’hui une soixantaine de partenariats existent, dont plusieurs dizaines sont très actifs et investissent aux cotés des collectivités maliennes dans des domaines aussi variés que la fourniture de services sociaux de base, l’appui institutionnel, le développement économique et culturel. Le renforcement de la coopération entre les collectivités territoriales, a rappelé le ministre en charge de l’Administration territoriale, constitue une des recommandations des États généraux de la décentralisation tenus en octobre 2013. Boubacar Alpha Bah a, en outre, souligné que le dispositif législatif régissant les collectivités territoriales, a été revu pour encadrer et accompagner les dynamiques de collaboration entre les collectivités territoriales maliennes (intercollectivité) mais aussi avec les collectivités d’autres pays (coopération décentralisée). De plus, le ministre a affirmé que la coopération décentralisée, l’inter collectivité et la coopération transfrontalière sont donc préconisées comme des outils et des opportunités pour renforcer les capacités des collectivités territoriales en vue d’accomplir de façon satisfaisante, la maîtrise d’ouvrage des actions de développement local et régional.
«Je suis convaincu que de vos travaux sortiront des conclusions qui serviront de tremplins pour impulser davantage la coopération décentralisée Mali-France», a espéré Boubacar Alpha Bah qui avait auparavant mis en lumière les retombées dont a bénéficié notre pays dans sa relation avec la France. Au nombre desquelles, on peut citer la Maison du partenariat Angers-Bamako.
Bembablin
DOUMBIA
Source: L’Essor-Mali