Dans ce brulot, ce juriste connu pour son attachement à la patrie, ne manque pas d’occasion pour donner son point de vu ou ses conseils. Et gare à vous, si vous touchez au Mali. Sur ce fait, il ne porte pas de gangs pour tirer à boulets rouges sur les pouvoirs publics burkinabés, donc le gouvernement du Faso pour ses comportements qui frisent l’indignation chez nos compatriotes. Qui l’aurait cru ? Et bien, c’est ce que Pampalan vient de faire suite à la sortie trop osée d’un « juriste » Burkinabé et non le moindre séjournant à Alger dans le cadre des pourparlers inter maliens. Et Mali Demain de propose de publier intégralement le texte combien révélateur sur les agissements du pouvoir central du Faso via certaines personnalités du Burkina Faso sous l’ère du capitaine Blaise Compaoré. C’est sans commentaire !
A l’occasion de l’entretien qu’il a accordé au Journal l’Indépendant, qui l’a publié dans sa parution du 24 Septembre 2014, le représentant du Burkina Faso aux pourparlers inter – maliens d’Alger a levé le voile sur l’objectif réel et jamais avoué du Médiateur de la CEDEAO à l’égard du Mali.
Le diplomate burkinabè, après s’être présenté comme un juriste, conseiller technique du Ministre des Affaires Etrangères et magistrat de son état, déclare sans égard pour l’Etat malien que « le fédéralisme se conçoit dans un Etat unitaire »
Ce n’était d’ailleurs un secret pour personne que la médiation burkinabè travaillait au grand jour pour la partition du Mali mais jamais un représentant officiel du Burkina Faso n’avait osé affirmer publiquement que l’intégrité territoriale et l’unicité du pays pouvait être remises en cause par le fait de la rébellion touareg.
C’est très tôt du reste que le Médiateur burkinabè de la CEDEAO a montré, sans aucune subtilité, son penchant et son parti pris pour la rébellion touareg.
Un hélicoptère de combat à Kidal pour exfiltrer des rebelles du MNLA
En effet, ne s’est-il pas permis d’envoyer un hélicoptère de combat à Kidal pour exfiltrer les chefs rebelles du MNLA en difficulté face au MUJAO et Ançar Dine ; sans en avoir au préalable référé au Président par Intérim du Mali ou même, à tout le moins, sans en avoir informé le Ministre Malien des Affaires Etrangères qui était de surcroit son propre conseiller spécial ; l’ayant servi pendant 25 ans ?
Le Président Blaise offre le gite et le couvert aux rebelles au Faso
Le Président Blaise Compaoré ne s’est-il pas aussi permis depuis lors d’offrir le gite et le couvert à la rébellion touareg dans les hôtels les plus luxueux de la capitale burkinabè ?
Une ambassade européenne au Faso a travaillé au renforcement de la capacité de négociation des rebelles
Son gouvernement n’est-il également pas informé de ce qu’une ambassade européenne au Burkina a travaillé activement au renforcement de la capacité de négociation des rebelles touaregs et cela, bien entendu, contre les intérêts du Mali ?
C’est sans doute au cours de cette formation qu’ayant appris qu’il faut toujours aller à des négociations avec une position militaire plus forte que celle de l’adversaire que les groupes rebelles ont attaqué les positions maliennes pour renforcer les leurs avant Alger.
Demander l’impossible pour avoir le possible
Au cours de cette même formation ils ont aussi certainement appris que dans une négociation qu’il faut toujours demander l’impossible pour avoir le possible. Ce qui justifie que les groupes rebelles exigent l’indépendance pour avoir l’autonomie et revendique tout le septentrion malien pour n’avoir que Kidal.
Par ailleurs il semble aussi que c’est son Excellence, Monsieur Djibril Bassolé, Ministre des Affaires Etrangère du Burkina, qui aurait été le porteur des valises de pétrodollars destinés aux rebelles maliens pour leur permettre de mieux s’armer contre le Mali.
Un complot bien orchestré
Mais tout cela avait été savamment orchestré de sorte qu’aucune preuve ne puisse en être établie et de manière à pouvoir toujours se cacher derrière le subterfuge de « la raison humanitaire ».
Il est de notoriété publique que le Président Blaise Compaoré est coutumier de la déstabilisation des pays de l’Afrique de l’Ouest et particulièrement des pays voisins du Burkina.
L’ombre de sa main aurait longtemps plané au dessus de la guerre civile libérienne et celle de la Sierra Léone ?
Il semble aussi qu’il aurait hébergé et préparé le chef rebelle Charles Taylor pendant près de deux ans dans la capitale burkinabè ; avant le déclenchement de la rebellion libérienne.
L’on dit aussi qu’il aurait offert le couvert et le gite, avant, pendant et après le déclenchement de la rebellion ivoirienne à Ibrahim Coulibaly dit IB et à ses lieutenants Ouattao, Tio Fozié, Zakaria Koné, Guillaume Soro.
L’ombre de la main du Médiateur Professionnel aurait aussi été aperçue au dessus de l’Angola avec Jonas Savimbi.
Le régime du Burkina Faso, un pays spécialiste des coups fourrés
C’est cela qui aurait fait du Burkina Faso un pays vendeur de diamant ; quand il y eut embargo sur la pierre précieuse angolaise c’est de la capitale burkinabé que la production de Huambo, le fief du chef rebelle angolais, aurait été frauduleusement exportée vers les marché européen.
Dans toutes ses situations, diplomatiquement délicates, il n’y a jamais eu de déclaration d’un officiel burkinabè tendant à corroborer le fait que le régime du Président Blaise Compaoré est en intelligence ou en collusion avec les rébellions des différents pays.
Blaise spécialiste du dogo dogonin dogo
Cela parce qu’apparemment le régime burkinabè serait passé maître dans le « dogo dogonïn dogo » un jeu de dissimulation et de cache-cache.
Mais cette fois-ci la déclaration du représentant officiel du pays des hommes intègres aux pourparlers d’Alger est sans ambages et sans fioritures. Elle a permis de surprendre le régime burkinabè la main droite dans le sac et l’index de la main gauche dans le pot de confiture.
En effet, le diplomate burkinabé, après s’être présenté comme un juriste et comme un expert en la matière, a déclaré que concernant le Mali « le fédéralisme se conçoit dans un Etat unitaire ».
Le fameux magistrat et homme de « droit » et le fédéralisme
Cette seule déclaration est très largement suffisante pour faire comprendre que le projet fédéraliste du MNLA et de ses affidés, concocté à Ouagadougou, est susceptible d’être mis dans la balance des discussions avec l’appui du facilitateur burkinabè.
On ne sait où ledit magistrat a appris son Droit mais il lui incombe de se recycler et d’apprendre que l’Etat unitaire et l’Etat Fédéral sont antinomique et s’exclu mutuellement. Quand on est dans l’un on ne peut être dans l’autre.
Pour sa gouverne, il doit réapprendre qu’en Droit Public le Fédéralisme se conçoit comme l’archétype d’un Etat Fédéral. C’est une structure constitutionnelle qui consacre une alliance entre au moins deux Etats indépendants et souverains nommées Etats fédérés.
Le fameux Colonel Abdoul Karim Traoré et la leçon du Professeur mandenka
Le Colonel Abdou Karim Traoré, conseiller technique d’un ministre des affaires étrangères devrait savoir, pour ne pas induire son ministre en erreur, que de façon générale les Fédérations naissent toujours d’une convention initiale entre deux ou plusieurs Etats indépendants et souverains pour des raisons qui leur sont propres.
Leur alliance et leur mode de gouvernement sont alors consacrés par un accord d’association qui sera considérée comme la Loi Fondamentale ou la Constitution de l’Etat Fédéral.
Il faut relever que dans la cohorte de plus de 25 Etats Fédéraux existant dans le monde, la presque totalité est issue d’une association constitutionnelle entre des entitités politiques préexistantes.
L’Espagne et la Belgique qui ne répondent pas à ces critères sont des Etats unitaires ayant fait une large autonomie à des régions et sont considérés par les constitutionnalistes les plus avertis comme des Etats Unitaires se prénommant faussement fédérations.
En tout état de cause ce fédéralisme abâtardi, qui est en fait une régionalisation très avancée, n’a nulle part été le fruit d’une rébellion armée.
La partialité du médiateur Burkinabé mis au grand jour
Aussi doit-on regarder la suggestion du diplomate burkinabé comme partiale d’autant qu’elle épouse les points de revendication de la partie adverse, qui a fait ses classes en matière de négociation à Ouagadougou le pays dudit médiateur, et d’autant que la proposition des groupes armés a été préparé sans doute avec l’aide du Gouvernement burkinabé lors de leur dernière retraite dans cette capitale entre les deux tours des pourparlers.
Sans que cette déclaration tendancieuse ne puisse être considérée comme un casus belli, elle doit au moins pouvoir être regardée par le Gouvernement malien comme une raison suffisante pour récuser la médiation du Burkina Faso qui a, manifestement, toujours prêté main forte aux belligérants touaregs.
Une telle récusation est conforme aux principes internationaux de la médiation entre deux belligérants car chacune des parties à la négociation doit pouvoir compter sur une stricte impartialité et une totale neutralité des facilitateurs et médiateurs.
C’est ainsi que l’on a pu observer que les pays médiateurs dans la crise ivoirienne ont été respectivement le Togo, le Ghana, la France-Marcoussis, l’Afrique du Sud et enfin le Burkina Faso car chaque fois que la Côte d’Ivoire décelait un penchant ou un parti pris elle récusait le médiateur conformément à son droit de choisir un facilitateur impartial.
C’est dire qu’aucune des parties n’est obligée d’accepter un médiateur qui ne lui semble pas faire suffisamment preuve de probité et d’impartialité dans sa facilitation.
Le diplomate Burkinabé a trahi les principes élémentaires de la médiation
Par sa déclaration querellée qui montre clairement qu’il est plus proche de la position d’une des parties à la négociation, alors que sa position devait être équidistante de l’une et l’autre, le Diplomate burkinabè a trahi les principes élémentaires de la médiation.
Ainsi la goutte d’eau, qui fait déborder le vase, y est tombée avec cette déclaration suggestive trop partiale de la médiation burkinabè.
Trop c’est vraiment trop !