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Contestations des résultats de la Présidentielle 2018: l’opposition s’achemine-t-elle vers la défiance ?

La dynamique de la contestation des résultats de la présidentielle semble avoir évolué, au cours de ce week-end écoulé. Et pour cause ? L’opposition se dit déterminée à installer le candidat perdant au second tour, Soumaïla Cissé, président de la République, le 4 septembre prochain !

Soumi, président le 4 septembre
Après une conférence de presse, animée vendredi dernier à l’hôtel Salam, suivit d’une marche de protestation le lendemain samedi, l’opposition politique, regroupée autour de Soumaïla Cissé, le challenger du président IBK, arrivé en tête (résultats officiels provisoires proclamés par le ministre de l’Administration territoriale le jeudi dernier), a conclu que le 4 septembre 2018 (date officielle d’investiture du nouveau président de la République du Mali), «le candidat de l’alliance Ensemble restaurons l’espoir sera déclaré et intronisé Président de la République du Mali.
Pour le camp contestataire des résultats du second tour de la présidentielle du 12 août 2018, les résultats, dépouillés des scories de la fraude et des bourrages d’urnes, donnent Soumaïla Cissé sans conteste vainqueur face au prési-dent sortant Ibrahim Boubacar Kéita, candidat à sa propre succession.
Comme le soutient le candidat de l’alliance Ensemble restaurons l’espoir, lui-même, dans sa déclaration solennelle du vendredi 17 août dernier, «cette volonté de me déclarer et de m’investir Président de la République le 4 sep-tembre prochain, s’appuie sur les résultats qui sont à notre disposition».
En effet, soutient-il, au terme des investigations et de la centralisation des résultats, Soumaïla Cissé obtiendrait 51,75% des suffrages exprimés contre 48,25% pour le président sortant.
Ainsi les tendances inverses, notamment celles provisoires proclamées par le ministre de l’Administration territo-riale, relèverait de tout ce qui fait l’objet des diverses dénonciations et des recours introduits auprès de la Cour Cons-titutionnelle.
Les mouvements de protestation qui se multiplient, avec des fortunes diverses, indiquent que la pression passe à la vitesse supérieure et le thermomètre grimpe de quelques degrés dans les rangs d’une opposition qui joue son va-tout, l’attitude de la Cour Constitutionnelle, du moins face aux requêtes du premier tour, ne laissant pas beaucoup espérer, culminant avec la récente polémique des Conseils de la contestation, prêtant à la Présidente de la Cour Constitutionnelle des propos assez ‘’malheureux’’ (elle aurait déclaré que les avocats de l’opposition seraient des ‘’amateurs’’). Du coup, des déclarations de dénonciations, le camp de la contestation électorale est vite passé aux cortèges qui ont sillonné les principales artères et perturbé la circulation de Bamako, depuis le jour de la proclama-tion provisoire des résultats, particulièrement dans la nuit de ce jeudi 16 à vendredi 17.

Montée des enchères
Comme on le constate, la crise de la contestation électorale est montée d’un cran, depuis déjà la déclaration des ‘’17-1’’. Le chemin parcouru est assez éloquent de la montée d’un cran de la tension électorale. La surenchère con-testatrice a alors culminé avec la déclaration solennelle des 18 et la charge impliquant la neutralité de la composi-tion de la juridiction constitutionnelle elle-même, pourtant dernière instance à connaître et trancher sans recours les éventuels contentieux électoraux.
Les différentes déclarations, qui ont suivi la proclamation constitutionnelle des résultats du premier tour, avaient même fait craindre un moment à un retrait de l’opposition du second tour de la présidentielle. Le retour et la partici-pation de Soumaïla Cissé contrastaient avec les postures assez peu flexibles, adoptées tant par rapport à la conduite des opérations (l’affaire du fichier vicié) et les manquements de la tutelle départementale (parfois les valses hésita-tions de Ag Erlaf…) que face aux juges constitutionnels, pris à partie pour des soupçons et des immixtions (l’autorisation des procurations, jurant avec la loi électorale) et de neutralité bienveillante.
Tout cela survient, en dépit du quitus de la communauté internationale, quant au label de la crédibilité accordé au processus et mieux, par les reconnaissances des félicitations tous azimuts, qui n’ont même pas attendu le quitus de la Cour Constitutionnelle.
Si cette reconnaissance de la communauté internationale explique que le Mali n’est pas forcément seul-maître de son destin, il reste qu’elle siffle la fin de la récréation et constitue un message clair adressé à l’opposition, donc à Soumaïla Cissé.
De toute évidence et contrairement à ce que nous avions soutenu, les propos du Général Moussa Sinko Coulibaly ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds. L’ancien Chef de cabinet du boucher de Kati et ancien ministre de l’Administration de la Transition de 2012 et du président IBK en 2013, avait en effet déclaré : «Si la Cour cautionne la fraude électorale en mettant IBK comme président, nous aussi, nous allons donner notre résultat et investir notre président le 04 septembre».
Ces propos avaient été tenus au cours du meeting de contestation des résultats du premier tour, organisé le mardi 7 août dernier, par 18 des 23 candidats opposés à l’actuel probable vainqueur de cette présidentielle. A l’époque, nous avions estimé «que cette position extrême du Général démissionnaire était loin d’être partagée», notamment par l’ensemble de ses pairs de l’opposition. Visiblement, c’est tout le contraire !
Wait and see !

Yaya TRAORE

Info-matin

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