Mardi 16 octobre 2018, la salle d’audience du Conseil Constitutionnel camerounais a servi de cadre à une cérémonie particulière consistant à trouver un terrain favorable à la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 7 octobre dernier. Un scrutin tant contesté par l’opposition.
La situation postélectorale du Mali s’est téléportée au Cameroun. Juste au lendemain du scrutin, l’opposant Maurice Kamto s’est autoproclamé vainqueur. Comme justicatif de ce geste qui est considéré comme une violation grave des principes démocratiques, l’opposant note que le scrutin a été émaillé de fraudes massives de la part de la majorité au pouvoir. C’est dans ce cadre d’ailleurs que Maurice Kamto a demandé l’annulation partielle de ce scrutin, pendant que Joshua Osih, Cabral Libii, quant à eux, réclament son annulation totale. Tous dénoncent les irrégularités massives. Accompagné ce mardi par 15 avocats, Maurice Kamto, premier à arriver dans la salle d’audience du Conseil Constitutionnel, n’a pas manqué de souligner la corruption de certains membres de ce Conseil, l’organe chargé de la publication des résultats officiels. Comme il est de principe, avant toute publication ocielle, il doit trouver un terrain d’entente, vider tous les contentieux, parce qu’après sa publication aucun autre recours ne doit se faire. Tout compte fait, Maurice Kamto trouve que des membres de cet organe sont trop proches de Paul Biya. En conséquence, il exige au préalable que le Conseil soit recomposé. Ce qui a abouti à la suspension de la séance de ce mardi. Rappelons que ce scrutin du 7 octobre dernier s’est déroulé dans une situation dicile empêchant beaucoup d’électeurs de pouvoir voter. Les risques d’insécurité, la délocalisation de certains bureaux de vote à la dernière minute constituent quelques obstacles pouvant expliquer la faible participation des citoyens à ce scrutin faisant du cas camerounais le bis repetita de celui du Mali.
Fousseni TOGOLA