Le ministre de l’Équipement, des transports et du désenclavement, Mamadou Hachim KOUMARE, accompagné d’une forte délégation des membres de son cabinet et des services techniques, ainsi que le président de la Commission TP, habitat et transport de l’Assemblée nationale, Yiri KEITA, était, le samedi dernier, sur les chantiers de construction de la route Bamako-Koulikoro et le pont de Kayo, coupant court aux folles rumeurs faisant état de leur arrêt pour manque de ressources financières.
La délégation comprenait, outre le ministre Mamadou Hachim KOUMARE, le directeur des finances et du matériel, Souleymane TRAORE ; le directeur national adjoint des routes, Abdoulaye DAOU ; le directeur national des Transports, Malick KASSE ; les directeurs généraux de l’Autorité routière, de l’AGEROUTE et de l’ANASER, respectivement Baba Moulaye HAIDARA, Modibo KEITA et Mamadou Sidiki KONATE, etc.
Accueillie par les autorités administratives et politiques de Koulikoro, avec à leur tête le gouverneur, El hadj Sékou COULIBALY, la délégation ministérielle a eu un premier échange sur la construction de la route à Tienfala. Après la visite des deux chantiers, la délégation s’est entretenue avec les autorités administratives, politiques, coutumière et la société civile de Koulikoro au gouvernorat de la région.
A Tienfala et à Koulikoro, le ministre en charge des Transports a tenu à donner aux élus, aux responsables de l’administration et à la population venus à sa rencontre quelques précisions relatives à la poursuite des travaux et aux difficultés.
Selon le ministre, l’entreprise SATOM, en charge de la construction de la route, a au moins 3 à 4 mois pour s’installer. «Il ne s’agit nullement de retard. Bien au contraire», a-t-il expliqué.
Aussi, pour minimiser le nombre de concessions à démolir, et par conséquent à dédommager, il a été décidé de réduire l’emprise de la voie de 10 mètres de part et d’autre, (soit 20 mètres au lieu de 30 mètres de chaque côté, initialement prévu). Ce sont plus de 9 milliards de FCFA qui seront mobilisés pour l’indemnisation des personnes qui seront déguerpies. Ainsi, la durée des travaux qui était de 30 mois a été revue à la baisse et ramenée à 24 mois.
Selon le ministre, seule la non-libération des emprises de la route peut être un facteur de retard ou de blocage. A ce sujet, il a demandé aux personnes concernées d’avoir confiance en leurs élus et au gouvernement quant à leur dédommagement.
Par ailleurs, le ministre a rappelé l’existence des réseaux d’eau, d’électricité, de téléphone et de fibre optique dont le déplacement des installations dans les meilleurs délais permettra la bonne exécution du projet.
A défaut de libérer les emprises de la route dans les meilleurs délais, l’entreprise serait obligée de sauter ces parties. Toute chose qui constitue un gâchis financier pour le gouvernement qui est tenu de rembourser les prêts consentis auprès de ses partenaires et une perte de temps énorme pour l’entreprise ; sans oublier les désagréments que cela pourrait avoir auprès de la population et des autres usagers de la route.
En attendant la libération totale des emprises, l’entreprise a entamé les travaux sur 10 km (du PK30 au PK 42). En effet, l’avancement global physique des travaux est 13% contre un délai consommé de 17%.
Concernant la réalisation du pont, exécuté l’entreprise chinoise COVEC, de grandes avancées ont été enregistrées. En effet, sur 21 fouilles prévues, l’entreprise a réalisé 17 dont 2 pilonnes sont sorties de terre.
Mieux, le nouveau tracé des voies d’accès au pont, à partir de Zantiguila, a été fait. En effet, au lieu de passer par la Faya, les populations de plusieurs villages et hameaux ont demandé et obtenu que la voie d’accès au pont de Kayo passe par leur village. Pour combler ce besoin de desserte, le plan initial a été révisé et devra passer par certains villages situés entre le fleuve et le village de Zantiguila (RN6).
Le ministre KOUMARE s’est réjoui du bon état d’avancement des travaux sur les deux chantiers. Il les a exhortées à continuer dans ce sens.
Il a profité de l’occasion pour inviter les transporteurs, notamment de sable, à respecter les charges à l’essieu (tout contrevenant sera déchargé) et à l’usage des bâches de couverture de sable pour éviter l’effritement des vitres des autres véhicules.
Dans la même lancée, il a noté que très bientôt le paiement aux postes de péage sera fait désormais au passage et non par jour. Cela, comme dans tous les pays du monde, car c’est à chaque passage que la route est usée. A ceux-ci, vont s’ajouter d’autres mesures de sécurité routière.
En tout cas, les autorités administratives, politiques et la société civile (CAFO locale) se sont engagées à tout mettre en œuvre pour non seulement la bonne exécution de la route Bamako-Koulikoro, mais aussi pour le respect strict des mesures sécuritaires définies par le ministre.
L’entreprise SATOM, à travers le directeur du projet, Bassirou LEYE, a rassuré quant au respect du délai contractuel et surtout de la qualité. Cependant, a-t-il fait savoir, la non-libération des emprises à temps peut être source de retard ou de blocage du projet.
Notons que les travaux de construction de l’autoroute Bamako-Koulikoro en 2×2 voies, (45 km), du pont de Kayo sur le fleuve Niger à Koulikoro et ses voies d’accès sur une distance de 24 km coûteront plus de 84 milliards de FCFA. Le financement est assuré par la BOAD, les banques locales et le budget national.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin