Choisi par ses collègues du CNT à prendre la tête de la commission de l’Administration Territoriale de la Décentralisation, des Cultes et de la Réconciliation nationale, Youssouf Z. Coulibaly a annoncé les couleurs de sa nouvelle responsabilité. Approché par nos soins, l’ex- conseiller juridique du CNSP estime que le peuple devrait attendre de la commission qu’il dirige l’ouverture des chantiers de réformes administratives, par rapport aux questions électorales et aux questions institutionnelles. Il y a lieu, selon lui, de revoir certaines institutions, tandis que d’autres seront appelées à disparaître.
Concernant le découpage territorial, un chantier très attendu par les Maliens, il trouve que beaucoup reste à faire au-delà de l’opérationnalisation des régions nouvellement créées. Il s’agit notamment de la détermination des ressorts territoriaux de certaines communes qui continue de faire polémique plus de 20 ans après leur création. En cause, de nombreux villages rejettent leur appartenance au chef-lieu de commune pour des motifs coutumiers ou historiques. « Notre préoccupation est comment gérer ce problème en tenant compte de l’avis des autochtones », nous a-t-il confié.
Un autre chantier va concerner les réformes électorales. Selon M. Coulibaly, le département chargé de l’administration du territoire a déjà commencé le travail à travers des concertations avec les différentes formations politiques et en vue d’aboutir à la relecture de la loi électorale et la charte des partis politiques. « Je pense que plus de 200 partis, c’est trop pour le Mali, il vaut mieux aller à un regroupement », suggère notre interlocuteur.
« Nous allons si possible tenter de regrouper les partis politiques selon leur idéologie et leur projet de société. Toutes choses qui vont nous permettre de supporter le coût des élections, mais également d’avoir quelque chose de pérenne. Il sera également question de réviser la Constitution, si possible aller à une 4è République. Ces réformes passeront seulement si elles sont comprises et acceptées par les Maliens, mais elles vont nous permettre de reprendre le devant de la démocratie en Afrique », a confié le nouveau président de la commission.
Séparation de pouvoir politique et religieux
Au sujet des cultes, il expliquera qu’une compréhension littérale de l’Islam au Mali a conduit aux évènements malheureux de 2012 avec comme conséquence une immixtion déplorable des religieux dans le champ du politique. Et M Coulibaly de préconiser une séparation entre la religion et la politique. Il s’agit d’une condition sine qua non pour la stabilité de notre pays, soutient-il.
Une autre réforme sur ce terrain, selon le président de la commission, va concerner la récupération des jeunes imams formés au Maroc. Selon ses explications, ces jeunes seront recrutés et envoyés auprès des mosquées en tant que fonctionnaires-représentant de l’Etat.
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