Annoncé comme un congrès politique, à Kidal, le Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA) tente d’ouvrir un boulevard à tous les groupes armés qui opèrent dans le Nord en premier lieu Iyad Ag Ghaly.
Pourquoi un congrès du HCUA ? A cette lancinante question, les analyses font le parallèle avec la situation du pays et surtout la crise de leadership que traversent les groupes signataires de l’accord.
Le HCUA, sous la férule de l’ancien député et fils de l’Amenokal des Ifoghas, Alghabas Ag Intallah, est dans le dilemme. Celui de continuer à figurer au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ou de trouver une porte de sortie honorable d’une organisation qui n’a aucune chance de porter des fruits.
Aux yeux de nombre des membres, notamment cadres influents du HCUA, la rébellion est terminée. Les récurrentes accusations de complicité avec les groupes terroristes portées par le président du Niger viennent conforter le HCUA que la seule issue est de jouer à l’apaisement.
Que veut le HCUA ? Difficile de savoir dans la mesure où son congrès annoncé en grande pompe à Kidal a pris une autre tournure. C’est l’ombre du chef du groupe terroriste Ançar Eddine Iyad Ag Ghaly qui a plané tout au long de la préparation et la tenue du congrès. D’abord, la première consigne est que les femmes chargées d’accueillir les hôtes sont toujours voilées et armées jusqu’aux dents. Une première dans l’Adrar des Ifoghas où la présence des femmes dans l’espace public surtout arme au poing était proscrite.
Boulevard pour les terroristes ?
De sources locales, on parle de la présence des personnalités clés de l’entourage du chef terroriste Iyad. Est-ce le début de son affranchissement ? Il apparait clairement la volonté de trouver une porte de sortie honorable pour Iyad Ag Ghaly, celui qu’on qualifie de “chef”.
Pas surprenant, en 2012, lorsqu’il a été demandé de permettre aux ex-rebelles de se démarquer des groupes terroristes. En grande partie, ce sont eux qui constituaient le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) issus du groupe Ançar Eddine qui ont formé par la suite le Haut conseil de l’unité de l’Azawad HCAU).
Pour préparer l’opinion, les responsables font croire à un congrès de transformation du HCUA en parti politique. Qui peut croire à une telle option ? Un parti politique pour quoi faire ? Il est évident que le mot Azawad ne pourra pas figurer dans une entité politique nationale.
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